Baruch»; le deuxième (en vers) est un éloge de la Sagesse;le troisième (en vers
également) contient trois chants sur lacaptivité et le retour. L'origine de ces fragments
sans unité réelleest inconnue. Ils sont postérieurs, en tout cas, au livre de Daniel,que
le premier a imité et dont il a même reproduit textuellementquelques lignes. La Lettre
de Jérémie , adressée aux captifs qui vont êtreemmenés à Babylone, est une
composition apocryphe suggérée par Jer29. Elle s'applique surtout à démontrer le
néant des idoles. Elleimite Esa 41 Esa 42 Esa 43 Esa 44 Jer 10 Ps 115 Ps
135.L'origine en est inconnue. La Sagesse de Jésus fils de Sirach (ou Siracide), queles
Latins ont nommée l'Ecclésiastique, est le plus gros des livresapocryphes (51 ch.).
L'auteur, qui se désigne lui-même (50:27),s'appelait Jésus, fils de Sirach (texte grec) ou
Siméon, fils deJésus, fils d'Éléazar, fils de Sira (texte hébr.). Il paraît avoirdirigé, à
Jérusalem, une école de «sagesse», c-à-d. d'enseignementmoral et religieux, et il a écrit
son livre pour conserver lesouvenir de ses leçons. Le contenu de l'ouvrage est analogue
à celuides Proverbes. Il est en général plus religieux. Cependant il luiarrive de
descendre à des sujets très terre à terre: il donne desconseils sur la politesse et même
des prescriptions sur l'indigestionet la colique! Sa morale est saine et ferme, mais
souvent assez dureet voisine de l'égoïsme. Ayant observé les hommes avec soin, il
aconservé sur eux peu d'illusions, et moins encore sur les femmes. Ilinvite ses lecteurs
à se défier de leurs semblables, et même de leursamis. La fin du traité est consacrée à
l'éloge des «Pères», depuisAdam jusqu'à Simon, fils d'Onias, auquel est consacré un
assez longdéveloppement. On a l'impression que l'auteur a vu de ses yeuxofficier ce
grand-prêtre (219-199 av. J.-C). Cela permettrait deplacer la composition du livre au
début du II e siècle avant notreère. Cette date est également suggérée par la préface du
traducteurgrec, qui se donne comme le petit-fils de l'auteur, et qui déclares'être fixé en
Egypte la trente-huitième année du roi Évergète(170-116), soit en 132. La Sagesse de
Sirach fut écrite en hébreu eten vers, suivant l'usage adopté pour ce genre littéraire
(voirProverbe). Le texte original, que Jérôme encore a connu, disparutensuite. Il a été
retrouvé en partie, au cours des dernières annéesdu XIX e siècle, dans une antique
synagogue du Caire. Les feuilletsexhumés, dont beaucoup sont en mauvais état,
appartiennent à quatremanuscrits différents et donnent environ les deux tiers de
l'ouvrage. La Sagesse de Salomon (ou Sapience) ne provientcertainement pas du fils de
David, mais elle lui ferait honneur.C'est, de tous les Apocryphes, celui qui contient le
plus de penséeet de poésie. La première partie (ch. 1-9) est d'une grande beauté:elle
est consacrée à l'éloge de la «Sagesse», qui est célébréemagnifiquement. Dans la
deuxième partie (10-19), l'auteur sembles'être proposé de montrer les révélations de la
Sagesse dansl'histoire d'Israël, mais, arrivé à la sortie d'Egypte, il s'embarquedans des
subtilités parfois ingénieuses mais fort alambiquées, et ils'y noie. Il y a cependant, là
encore, une page extrêmementremarquable sur la grandeur et la bonté de Dieu (Sag
11:20 - 12:212:11-18). L'auteur est un Juif demeuré fortement attaché à sareligion et
à son peuple, mais qui s'est nourri de la philosophiegrecque. Il lui a emprunté