discours des personnages mis enscène, paraissent avoir été librement reconstitués.
Certains même ontdû être forgés de toutes pièces. Le livre, très probablement écrit
enhébreu ou en araméen (d'après le style et aussi d'après les témoignagesd'Origène et
de Jérôme), a dû voir le jour vers la fin du II e siècleou le commencement du I er siècle
avant notre ère.Le 2° livre des Mac. ne fait pas suite au I er.Il raconte les événements
survenus entre 176 et 161 av. J.-C. Lerécit proprement dit est précédé de deux lettres
adressées aux Juifsd'Egypte par les Juifs de Palestine, pour les engager à célébrer
lafête de la Purification du Temple, instituée par Judas Macchabée(1Ma 4:41
et
suivants
, 2Ma 10:1-8). Cesdocuments sont apocryphes et ne sont probablement pas de
l'auteur del'histoire proprement dite. L'histoire elle-même, qui commence ch.2:19, se
donne comme l'abrégé d'un grand ouvrage composé par Jason deCyrène. Ce n'est là
vraisemblablement qu'un artifice littéraire. Lerécit n'a aucune des qualités de celui de
1Mac Il est déparé par desinexactitudes et des exagérations manifestes: qu'on lise
seulement10:18-23, où 9.000 hommes s'étant réfugiés dans deux tours, Judasen tue
20.000, après qu'un certain nombre se sont échappés! Seuls lesch. 3 et 4, qui
racontent les intrigues des familles sacerdotales àJérusalem et qui expliquent fort bien
l'intervention des rois deSyrie dans les affaires intérieures de la Judée, avec
lespersécutions qui s'ensuivirent, présentent une réelle valeurhistorique. Signalons, à
un autre point de vue, les récits demartyres, principalement celui du ch. 7, qui ont été
certainementdramatisés, mais qui ne manquent pas de grandeur. Ils ont ému
etréconforté beaucoup de chrétiens à travers les siècles. Le livre,écrit dans une bonne
langue grecque, mais qui pèche pourtant parl'abus de la rhétorique, paraît dater des
environs de l'èrechrétienne. Son auteur a dû être un pharisien, très zélé pour la
Loi,très attaché aux principes théocratiques, fortement imbu du mépris etde la haine
de l'étranger. Son ignorance de la topographie de laPalestine autorise à penser qu'il
vivait dans la «diaspora» (voir cemot), en Egypte probablement. Le 3e livre des Mac. est
un conte plutôt qu'unehistoire. Il raconte les persécutions que le roi d'Egypte
Philopator(226-204 av. J.-C.) aurait fait subir aux Juifs établis dans ce pays.Il se
distingue par une rhétorique fort ampoulée et par des récits demiracles fantastiques.
Son origine peut être placée après celle de 2Mac, un peu avant la destruction du
Temple par Titus (70 ap. J.-C).L'auteur, anonyme, est resté inconnu, comme ceux des
deux livresprécédents. Tobit est une charmante nouvelle, qui eut beaucoup de
succèsdans l'antiquité, et qui plaît aujourd'hui encore. Elle nous faitpénétrer dans la
vie intime d'une digne et pieuse famille juive, quiaurait vécu dans la déportation à
Ninive. Elle fut écrite trèsprobablement en gr, par un auteur inconnu. On n'en peut
détermineravec quelque certitude ni le lieu ni la date, qui semble en tout casantérieure
à l'ère chrétienne. Judith aussi est un conte, dû à un auteur anonyme, qui
voulaitexalter les sentiments patriotiques et religieux des Juifs.L'héroïne, Judith, une
belle et pieuse Israélite, sort de sa villeassiégée et, simulant la trahison, pénètre dans
le camp du généralassyrien Holopherne. Ayant conquis le chef païen par son