pas plus choquante que le baptême pour les morts (1Co15:29). Les raisons mises en
avant pour écarter les Apocryphes nesemblent donc pas décisives. Il n'en est aucune
qu'on ne pût fairevaloir aussi bien contre tel ou tel des autres livres du canon. On doit
reconnaître toutefois que les Apocryphes ne sont pas cequ'il y a de plus précieux dans
le recueil sacré. Ils ne sedistinguent pas par leur puissance spirituelle. Leurs auteurs
sontdes épigones, plus imitateurs que créateurs. Ils vivent sur larévélation de l'ancien
Israël bien plus qu'ils ne la continuent. Lesouffle prophétique leur fait presque
entièrement défaut. Si leurexclusion est fort regrettable au point de vue historique, elle
nefait perdre à la Bible rien d'essentiel au point de vue religieux. Ni les manuscrits des
LXX ni les éditeurs modernes ne sontd'accord soit sur le nombre des Apocryphes, soit
sur l'ordre danslequel il convient de les ranger. Ceux que le concile de Trente
aproclamés canoniques sont les suivants:
Tobit
(ou Tobie),
Judith, Additions à Esther,
Sagesse de Salomon
(ou Sapience),
Sagesse de Jésus fils de Sirach
(ou Ecclésiastique),
Baruch,
avec la
Lettre de Jérémie, Additions à Daniel,
1
et
2
Macchabées.
On ajoute
généralement à cette liste la
Prière deManassé
et le 3 e
livre d'Esdras
(admis tous deux
en appendicedans la Vulgate), souvent aussi 3
Macchabées,
et quelques fois4
Esdras
(appendice de la Vulgate) et
4 Macchabées.
Nous neretiendrons pas ces deux derniers
livres; voir pour l'un Apocalypseset pour l'autre Pseudépigraphes.Les Apocryphes
peuvent être classés comme suit, d'après leur caractèrelittéraire:A.
Livres historiques
:
1 et 2MacB.
Récits patriotiques et religieux
: 3Mac; Tobit; Judith; Additionsà Est;
3Esdras; Suzanne; Bel; le Dragon (ces trois derniers sontdes additions à Daniel).C.
Écrits lyriques et prophétiques
: Prière d'Azarias (addition àDaniel); Prière de Manassé;
Baruch; Lettre de Jérémie.D.
Livres d'enseignement moral et religieux
: Sagesse de
Jésusfils de Sirach; Sagesse de Salomon.Le I er livre des Mac. «Macchabée», dérivé
probablement del'hébreu
maqqaba
(marteau), était le surnom de Judas, l'un desfils du
prêtre Mattathias, protagoniste de l'insurrection juivecontre les rois de Syrie. Ce nom a
été étendu aux membres de safamille, puis à sa dynastie et enfin aux martyrs du
judaïsme quelsqu'ils fussent (d'où la désignation de 3 et 4 Mac, livres qui n'ontaucun
rapport avec la race de Judas). 1Mac raconte l'histoire dupeuple juif pendant quarante
années (de l'avènement d'AntiochusÉpiphane à Jean Hyrcan, 175-135 av. J.-C). Il fait
le récit desluttes qui lui assurèrent l'indépendance pour plus d'un siècle. C'estun des
meilleurs livres d'histoire de la Bible. Chronologie uniformeet précise. Narration
simple, claire, suivie, sans exagérations nilégendes, et remarquablement impartiale.
L'auteur anonyme, qui vivaittrès près des événements qu'il rapporte, et qui a pu en
connaître destémoins, paraît s'être exactement renseigné. Quoique ses dires nesoient
pas exempts d'erreurs de détail, ils semblent dignes de foi.Ses indications
géographiques sont justes et ses assertionsconcordent avec celles des historiens
païens. On peut doutercependant de l'authenticité des pièces diplomatiques dont il cite
unassez grand nombre (lettre du roi de Sparte Arius au grand-prêtreOnias, lettres des
Romains à Judas et à ses frères Jonathan et Simon,etc.). Ces documents, comme les