Page 615 - Dictionnaire Westphal

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apostrophes prophétiques, devait s'appliquer primitivement àJérusalem, et a été
transposé pour désigner Rome. La chute del'empire païen est quelque chose de plus
qu'un grand événementhistorique: elle est la répercussion terrestre de la déchéance
desforces démoniaques dans les «lieux célestes». De là l'ampleurtragique du tableau.
En annonçant la ruine de Rome, le prophètechrétien aboutit au but précis de son
apocalypse, dont on peut direque c'est ici, au point de vue des Églises qu'il voulait
réconforter,la partie capitale: contempler par avance l'heure de la moisson et dela
vendange, montrer que les dénouements suprêmes ne correspondrontpas aux
passagères apparences mais aux réalités permanentes, c'estfaire oeuvre prophétique
par excellence et permettre à la foi de«transporter les montagnes». Plus on examine ces
chap., plus on estfrappé de constater qu'ils développent des conceptions et
descomparaisons venues des évangiles: vendange et moisson; voir aussiJer 25:15.
7.
Le grand dénouement. La ruine de Rome, siège etinstrument de la puissance
satanique, laisse le champ libre pour leschoses finales. Parmi les louanges qui
acclament la souverainetédivine, dans la majesté formidable de sa justice, paraît
leTriomphateur, le Verbe de Dieu, celui dont l'Église, dans sonadoration, ne saurait
sonder l'ultime mystère (Ap 19:12). Lesarmées du Mal sont encore rassemblées, mais
c'est pourl'accomplissement de la sentence. L'univers est purifié de leursouillure: feu
et destruction! Le Christ et son Église régnent d'unrègne assuré et parfait; c'est
l'accomplissement de la prière: «surla terre comme aux cieux». Le nombre 1.000 est ici,
comme d'autreschiffres, l'expression d'une réalité spirituelle et d'une
certitudegénérale, et empêche plutôt les calculs qu'il ne les favorise (cf.Millenium). Et
si la foi des fidèles n'était pas encore assez assurée de sarécompense et disait: après
les deux monstres, Satan nerassemblera-t-il pas encore d'autres armées,--une
dernière vision luiest offerte. Satan a reçu en quelque sorte sa suprême chance,
et,l'ayant épuisée, est jeté dans l'étang de destruction. Ainsi sa finprend toute sa
portée. Il n'est donc pas jusqu'aux ressources mêmesdu Prince des ténèbres qui
n'aient été manifestées et réduites ànéant. La fin de Satan ne pouvait être une
exécution sommaire. C'estdans ses plus insondables profondeurs que le Voyant a saisi
latragédie du Mal, et qu'il en symbolise ici les dernières phases. La Cité de Dieu, dont
les étranges et formidables dimensionsdisent l'harmonie surnaturelle (Ap 21:15),
descend du ciel, ouplutôt apporte le Ciel sur la Terre et annexe la Terre au Ciel.
Parune insensible et merveilleuse transition, tous les plans se fondent.La présence de
Dieu n'est plus un «au-delà»; Dieu est maintenant«tout en tous». La prophétie, après
les images obscures,tumultueuses, où se traduisait le conflit engagé sur la terre et
dansles sphères invisibles, s'achève en une vision sereine et reposée.Nul n'a parlé aux
âmes le langage du Ciel avec cette miraculeuselimpidité. Le Voyant a franchi les étapes
où «l'on voit confusément».Une simplicité transparente lui a été donnée pour parler des
chosesque «la chair et le sang» ne peuvent connaître. Les images quipermettent ici de
contempler l'invisible même sont commel'épanouissement des symboles du Christ.