Page 613 - Dictionnaire Westphal

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dela vie et lui font souhaiter le néant. Comme des nuées de sauterellesqui viennent
parfois désoler les campagnes d'Orient, une invasiond'esprits malfaisants (cf. Ap
16:13-14) monte de l'abîme.Déchaînée par «l'étoile» déchue (ange) qui lance cette
offensivediabolique contre l'humanité, elle a à sa tête Apollyon (le«destructeur»). On
pense ici à Apollon, à qui la sauterelle était unanimal consacré: homonymie voulue et
ironique sans doute. Mais lesefforts de Satan sont d'avance contenus et limités.
Touteidentification historique tombe ici dans l'arbitraire: ce sont dessymboles, non des
événements. Pour la construction très complexe del'image, on peut se souvenir de Joël
(Joe 1 et Joe 2) etnoter peut-être des éléments astrologiques. Le Scorpion joue en
effetun rôle dominant. Or, depuis l'entrée dans le signe du Scorpionjusqu'à la fin de
l'année il y a cinq mois (Ap 9:5). L'image des200 millions de cavaliers contient une
allusion à la menace d'uneinvasion barbare et par suite évoque l'ébranlement du
pouvoir romain,mais en transposant la menace dans le plan suprasensible: c'est
unecavalerie infernale châtiant l'iniquité humaine. Notons aussi, poursouligner la
complexité des éléments du symbole, que cette nuée decavaliers suit les sauterelles
exactement comme le Sagittaire (ouCentaure) suit le Scorpion dans le Zodiaque. Ces
êtres de cauchemarpeuvent avoir été en partie suggérés par les monuments de Smyrne
oude Pergame avec leurs chevaux monstres, à membres serpentiformes. Ils'agit
toujours des souffrances et des fureurs que le péché déchaînesur le monde. L'image
n'est pas non plus sans parallèle dansl'apocalyptique juive (cf. pour ces fléaux les
visions de Joe2:4,Hab 1:5-10). Avant la septième trompette, un intermède réconfortant
pour lesfidèles. L'ange de la souveraineté de Dieu apporte au Voyant un petitlivre que,
semblable à Ezéchiel (Eze 2:7-3:3), il doit manger. Le sensgénéral de ce difficile
passage est que le témoignage de l'Israëlfidèle sera finalement justifié par la
résurrection. Les deuxtémoins, Moïse et Élie, personnifient la loi et la prophétie, et
leurfin surnaturelle les désigne pour incarner la certitude de l'ultimeconfirmation des
promesses divines: mais à travers quellespéripéties, le passage (qui se rapporte
surtout à Jérusalem)l'indique obscurément. La ville sainte sera ravagée par les
païens,mais le sanctuaire même demeurera inviolé, symbole de l'intangibilitéde l'Église
fidèle. Le temps de persécution pendant lequel la Bêtemontée de l'abîme paraîtra
triompher du témoignage de l'Église (troisans et demi) se terminera par l'entrée des
témoins dans la gloire. Onest peut-être ici en présence de l'adaptation chrétienne
d'uneprophétie précédente concernant Jérusalem. L'association entre lacondamnation
de Jésus et le salut du véritable Israël expliquel'expression «doux et amer».
5.
Mais
voici la septième trompette: point culminant dudrame. Les châtiments ont exaspéré
l'ennemi en lui marquant sonproche destin. Cet adversaire est le chef des puissances
infernales:le Serpent ancien. Il est décrit comme le Dragon à sept têtes et dixcornes,
emblèmes de puissances qui défient Dieu. La femme est d'abordla communauté juive,
d'où est issu le Christ, puis l'Égliseelle-même, souffrante, féconde et protégée. Le
tableau est en partierétrospectif puisqu'il décrit la naissance du Sauveur, coup