Page 561 - Dictionnaire Westphal

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Gabriel, l'ange qui se tientdevant Dieu», Lu 1:19); il annonce la naissance du
précurseur etdonne un, signe qui est un avertissement (Lu 1:20: «Tu serasmuet
jusqu'au jour...»). Le même esprit céleste est envoyé à celle quidoit être la mère du
Sauveur (Lu 1:26-38); l'accent est mis surla grâce qui lui est faite (Lu 1:28,30), sur la
puissance del'Esprit saint (Lu 1:36), sur l'être saint qui naîtra et quisera appelé Fils de
Dieu, et plus loin sur l'humilité deMarie (Lu 1:48). Enfin à Bethléhem, après la
naissance del'enfant divin, Luc retrace la scène qui est vivante dans tous lescoeurs
chrétiens: (Lu 2:8-20) l'ange qui s'adresse aux bergersen termes inimitables
(«aujourd'hui, dans la ville de David, unSauveur qui est le Christ...»), et aussitôt après
le chant (voirGloria) qui est resté l'expression de la joie du salut pour chacun etpour
tous: «Gloire soit à Dieu...» (Lu 2:14). Il n'y a aucunecommune mesure entre cette
pureté de sentiments et les singularitésdu judaïsme contemporain. La tradition est
unanime dans les quatre Évangiles à affirmer laprésence d'anges au lieu et au moment
de la résurrection. Marc placeun ange dans le sépulcre (Mr 16:4-8). Matthieu parle
d'un «angedu Seigneur», lumineux, qui roule la pierre, rassure les femmes etles envoie
en Galilée (Mt 28:1-7). Chez Luc «deux hommes vêtusd'habits d'une éclatante
blancheur» disent: «Pourquoi cherchez-vousparmi les morts celui qui est vivant?» (Lu
24:5). Jean placedans le sépulcre les deux anges qui disent à Marie de
Magdala:«Pourquoi pleures-tu?» (Jn 20:11-13). Sous des divergences deforme et à des
moments différents, c'est le souvenir d'un message duciel à la terre dans une
circonstance unique. Le texte inauthentiquequi s'est introduit plus tard dans le
quatrième Évangile, sur l'angequi troublait l'eau dans la piscine de Béthesda (Jn 5:4),
estconforme aux idées de la Perse sur les anges des eaux.
(b)
L'angélologie de saint
Paul est un drame entre lescroyances complexes qu'il a reçues de la synagogue et la
grandeursimple de sa foi chrétienne. Il n'est pas facile de retracer sadoctrine première.
Il était pharisien et ceci indique la tradition;mais son ferme esprit a dû s'en tenir à
l'essentiel, commevraisemblablement son maître Gamaliel. D'autre part, son
inspirationd'apôtre a réagi sur ses conceptions pour les simplifier et toutsoumettre à
Christ. Ce qui est sûr, c'est qu'il a devant les yeux lemonde immense des esprits. Deux
royaumes: anges, démons. Les anges,innombrables, tant ils ont de catégories. Mais
c'est une hiérarchieflottante, avec l'affirmation abstraite de pouvoirs étages, sans
riensur les caractères et les fonctions. Aux Éphésiens, Paul énumère lesprincipautés,
les autorités, les puissances, mais il ajoute: «toutedignité, tout nom qui se puisse
nommer» (Eph 1:21). AuxColossiens, il énumère les majestés, les seigneuries,
lesprincipautés, les puissances (Col 1:16). Aux Thessaloniciens,l'archange (1Th 4:16).
Les anges sont serviteurs de Dieu pourson règne. Ils ont apporté la Loi au Sinaï (Ga
3:19), idéetraditionnelle qui accentue le caractère subordonné, temporaire de laLoi.
Lui-même a l'expérience du réconfort que leur messageapporte (Ac 27:23
et suivant
:
«Sois sans crainte...»). Ilsaccompagneront le Christ à sa venue (1Th 4:16). Quant aux
démons(voir ce mot), Satan est leur chef. Il séduit (2Co 11:3), ildétruit (1Co 5:5). Ses