Page 560 - Dictionnaire Westphal

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ceux quimaintenaient et développaient la doctrine des anges, suivant la
lignetraditionnelle que nous avons esquissée. Parmi eux les hagga-distesne cessaient
de broder, mettant des anges là où l'histoire d'Israëlvoyait l'intervention de Dieu. Les
Sadducéens
, niant larésurrection, rejetaient toute croyance aux anges et aux
esprits(Ac 23:7). Les
Esséniens
(voir ce mot), poussant à l'excès ladoctrine des anges,
en faisaient une religion. Ils rendaient un culteaux anges et des spéculations sur la
hiérarchie céleste étaientpartie essentielle de leur théologie; des enseignements secrets
s'yrattachaient. L'initié promettait de tenir secrets les noms desanges, des cures
magiques se faisant par ces noms. Il y avait danstout cela une recrudescence de
superstitions, une régression versl'animisme. La vraie foi en Dieu se voilait. Il fallait,
pour cetteraison et pour bien d'autres, une réforme qui rendît Dieu à ce peupleet en
particulier ramenât la vérité et la simplicité dans le mondeinvisible des esprits.
3. LE
NOUVEAU TESTAMENT
(a)
L'angélologie de Jésus est une vue limpide etdirecte de
l'au-delà, Jésus, réalisant la pleine communion avec lePère, vivait en contact avec
l'invisible, de plain-pied avec lesêtres spirituels au service de Dieu. Après la Tentation
ils leservent (Mr 1:13,Mt 4:11). En Gethsémané, l'un d'eux vient lefortifier (Lu 22:43). Il
parle d'eux avec simplicité etgrandeur, sans rien des imaginations du temps. Il dit leur
naturespirituelle (Lu 20:36) telle que celle des fidèles après larésurrection, membres
comme eux de la famille du Père. Innombrableset capables d'action (Mt 26:53), mobiles
comme il appartient auxesprits (Jn 1:51), unis par un lien de sympathie et de
secoursaux vivants sur la terre (Mt 18:10), ayant une vue directe deDieu, une
communion constante avec lui. Le salut est leur premierintérêt: le repentir d'une âme
est connu d'eux et fait leurjoie (Lu 15:7,10). Ils aident les morts aimés de Dieu à
trouverleur route (Lu 16:22). A sa parousie (Lu 21:26), dont ilsignorent la date (Mr
13:32), quand les puissances des cieuxseront ébranlées, quand le Fils de l'homme
paraîtra dans sagloire (Mt 25:31), ils viendront (Mt 16:27) pour faire legrand triage,
mettre fin aux scandales, rassembler les élus (Mt23:31). Réels aussi sont les esprits
mauvais (voir Possessiondémoniaque) que Jésus chasse; les anges de Satan (voir ce
mot), dontle chef est atteint de façon décisive (Lu 10:18), et qui sontréservés comme lui
pour la condamnation (Mt 25:41). Et tout cecirentre bien dans les grandes lignes du
Royaume de Dieu, sans rien desfantaisies humaines. Matthieu et Luc, qui rapportent
les premières traditionschrétiennes sur la venue du Sauveur, montrent comment,
dans cetournant décisif du Royaume de Dieu, une communication s'est établieentre le
ciel et la terre, où les anges ont paru. Il fallait unmessage: il y a eu des messagers.
Matthieu, restant dans la ligneprophétique, ne parle que d'avertissements donnés en
songe à Joseph,l'époux de Marie, au moment de la prendre pour femme (Mt1:18-21),
au moment de la fuite en Egypte (Mt 2:13) et duretour au pays d'Israël (Mt 2:19
et
suivant
). Luc, avec beaucoupplus de détails, tout plein du sentiment de l'intervention
divine etde la nécessité d'une solennelle annonciation, la précise en troisendroits. A
Zacharie, qui sera père de Jean-Baptiste (Lu1:10-20), l'ange se nomme («Je suis