Page 318 - Dictionnaire Westphal

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épithète se rapporte avanttout à
l'objet
de l'adoration qui, spirituel, ne peut pas
êtrehonoré par des offrandes appartenant au monde de la chair (Ps50:12-14), «comme
s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui quidonne à tous la vie» (Ac 17:25); la seconde
épithète concerne endernier ressort
le sujet
religieux dont l'adoration ne doitcacher
aucun hiatus entre l'hommage des lèvres et les dispositions ducoeur, entre la pratique
cultuelle et la vie religieuse et morale.Cette adoration n'exclut pas les formes. Si le
Christ récuse lescultes localisés de Sion et de Garizim, c'est précisément parce que,ici
et là, les observances, rivées à un endroit prétendu sacré,paralysent l'adoration en
esprit et, par suite, se déroulent enpratiques automatiques dénuées de vie interne et
de vérité.
II.
De même que Dieu, Jésus-Christ est, dans le N.T., objet del'adoration des
assemblées croyantes. Cet hommage lui est rendu commeau «Saint de Dieu» auquel les
démons eux-mêmes demandentgrâce (Mr 1:24 5:6
et suivant
), au
Kyrios
céleste et au
roimessianique. C'est devant le Christ ressuscité que se prosternent lesfemmes à
l'aube du jour de Pâques (Mt 28:9) et les disciples aujour de l'Ascension (Lu 24:52).
C'est lui que vénère Thomas parle cri d'adoration: «Mon Seigneur et mon Dieu!» (Jn
20:28). Lascience moderne a découvert, entre les lignes de la Bible, lesouvenir du culte
qu'on vouait au Christ-Seigneur dans la PrimitiveÉglise. Des savants (Wetter,
Lietzmann) ont examiné les plusanciennes liturgies de l'Église et y ont découvert des
éléments ayantappartenu à des couches littéraires antérieures. En remontant lecours
de l'évolution, ils ont pu rattacher ces prières d'adoration àcertains passages rythmés
et hymniques du N.T (Php 2:6-11). enl'honneur du Christ «au nom duquel tout genou
doit fléchir, dans lescieux, sur la terre, et sous la terre...». On rencontre des
élanssemblables d'adoration en l'honneur de «celui qui a été manifesté enchair..., etc.»,
dans les lettres pastorales (1Ti 3:16) et dansquelques fragments liturgiques de
l'Apocalypse consacrés à la gloirede «l'Agneau» (Ap 5:12) ou du «lion de la tribu de
Juda» (Ap5:5). On a appelé cette adoration de Dieu et du Christ une
«adorationconcrète»; cela veut dire qu'elle n'est pas une vague méditation surdes
choses divines, mais qu'elle est accompagnée d'un sentiment deprésence; l'âme, placée
face à face avec ce qui est plus qu'elle, seprosternera devant la source de sa vie,
l'amour du Père en Christ.
III.
La Bible parle cependant aussi d'une
pros-kunèsis
rendueà des êtres ou objets qui sont censés chargés de vertus surnaturelleset que cet
hommage élèvera précisément à un rang surhumain.
1.
C'est avant tout
Satan
qui,
dans son orgueil oudans sa perfidie (Mt 4:9), réclame l'hommage de l'adoration. Onvoit
dans l'Apocalypse des hommes se prosterner effectivement devantle dragon (Ap 13:14)
(a) ou la bête (Ap 13:14). (b)
2.
Aux démons sont assimilables les
dieux étrangers,
avant tout Baal (1Ro 16:31), leurs images (Ap 14:11) et, engénéral, les
idoles
d'or,
d'argent, d'airain (Ap 9:20), depierre et de bois (Eze 20:32), que viennent adorer les
infidèlesou les païens (Da 3:5). L'A.T. est rempli de lamentations à cesujet: les enfants
d'Israël adorent le veau d'or (Ex 32:8), desidoles d'Astarté (2Ro 17:16), ils rendent un
culte au soleil, àla lune et aux étoiles (De 4:19) et servent toute l'armée descieux (2Ro