V esiècle contiennent encore dans le N.T. des ouvrages tels que l'épîtrede Barnabas, le
Pasteur d'Hermas et les ép. de Clément. Jusqu'au X esiècle, nous trouvons des
manuscrits du N.T. qui n'ont pas l'Apoc,tandis que celle-ci se rencontre dans des
manuscrits théologiques. Ce n'est qu'en 1672, au synode de Jérusalem, que le canon
del'Église orthodoxe fut solennellement clos avec ses vingt-sept livreset en tout
semblable (moins la question du texte) à celui de l'Égliseromaine. L'Église nationale de
Syrie (nationale depuis le baptême de sonroi Abgar IX, vers 200), qui parlait le
syriaque et avait pour centrenon pas Antioche, ville cosmopolite, mais Édesse
(aujourd'hui
Ourfa),
eut un développement à part et une histoire à elle. Dès170, elle
posséda, au lieu des quatre évangiles, une combinaison deceux-ci en langue syriaque:
le Diatessaron de Tatien. Jusqu'après400, c'est sous cette forme presque
exclusivement qu'elle voulutconnaître et commenter la vie et l'enseignement de Jésus.
Il existaitbien depuis 200 une traduction des quatre évangiles, des «séparés»ainsi
qu'on les nommait, mais elle ne parvint pas à gagner la faveurpublique au point de
supplanter le Diatessaron. Ce n'est qu'au V esiècle, et non sans luttes, que celui-ci fut
mis hors d'usage. Une liste découverte au Sinaï et datant du IV e siècle (Can.Sin.)
nous renseigne sur le canon de l'Église syriaque à cetteépoque. Il comprenait, outre les
quatre évangiles, les ép. de Paul,parmi lesquelles Héb., en bonne place, non à la fin, et
Actes. Il nerenfermait donc ni l'Apoc, ni les ép. cathol.; il s'y trouvait parcontre une ép.
attribuée à Paul (3e aux Cor.) et la réponse desCorinthiens à Paul. A partir des
premières années du V e siècle, une partie del'Église nationale syrienne se rapprocha
de l'Église d'Orient. C'estalors que parut, vers 430, la première «Peschitto» (la simple)
duN.T. Celle-ci, au cours de ses révisions diverses, admitsuccessivement les sept ép.
cathol., que tous les chrétiens syriensfurent du reste loin d'adopter unanimement. L'
Apo ne fut reçue quedes siècles plus tard, surtout dans les milieux monophysites.
Parcontre, les Nestoriens, qui se séparèrent de l'Église et, chassés deSyrie, se
réfugièrent en Perse, conservèrent le canon de la 1 rePeschitto (quatre évangiles, Act.,
quatorze ép. de Paul, Jacq., 1Jean,1 P.). Lors de la Renaissance, les humanistes,
Érasme en particulier,n'ignorèrent pas l'histoire du canon et les doutes qu'elle
faitnaître au sujet de l'apostolicité et donc de l'autorité de certainslivres du N.T. Mais
ils étaient prudents et ne voulaient pas avoird'affaires avec l'Église, aussi ne
poussèrent-ils pas très loin leursrecherches dans ce domaine. Pour les protestants, la
question du canon constitua un problèmedélicat. Ils se fondèrent sur les Écritures
pour élaborer leurdoctrine, confirmer leur foi et combattre le catholicisme.
Mais,pouvait leur répondre ce dernier, et il ne s'en fit pas faute, cesÉcritures que vous
invoquez pour vous soustraire à mon autorité,elles sont miennes, c'est moi qui les ai
choisies, moi qui les aicanonisées; que vous le vouliez ou non, vous acceptez la loi
d'unlivre catholique! Pour ne plus rien devoir au catholicisme, Lutheressaya d'élaborer
un nouveau canon. Identifiant le christianisme avecla proclamation du salut par la foi,
il déclara que les livresenseignant le salut par la foi étaient seuls apostoliques et