Page 1377 - Dictionnaire Westphal

Version HTML de base

livresqu'elle canonise variera encore, ces livres eux-mêmes sont ceux dontsa compose
notre N.T. Grâce à l'influence d'Augustin, l'Afrique du N.adopta le canon romain dans
les synodes d'Hippone (393) et deCarthage (397 et 419). C'est le Concile de Trente qui,
en 1545, a officiellement etdéfinitivement fixé le canon de l'Église catholique, en
décrétantl'égalité parfaite des vingt-sept livres qui le composent, en lesclassant dans
l'ordre où nous les possédons aujourd'hui et en mettantl'autorité de la Vulg, (texte
latin) au-dessus de celle du texteoriginal. En passant à l'Église grecque, nous entrons
dans une histoirebeaucoup plus complexe. Ici, «l'Apostolique» est extrêmement riche
ettouffu, et l'on n'arrivera à en arrêter le contenu qu'au prix delongs efforts et de
laborieuses amputations. Durant tout le III esiècle, p. ex., les théologiens emploient
couramment le Pasteurd'Hermas comme canonique, et Méthodius d'Olympe (Mort en
311) placedans son canon l' Apo de Pierre. Deux hommes s'appliquèrent à mettrede
l'ordre dans cette confusion. Ce furent Origène (185-254) etEusèbe de Césarée (260?
-340?). Origène établit trois catégories delivres chrétiens en prenant pour norme
l'opinion générale de lachrétienté:
Les ouvrages reconnus de tous pour apostoliques
et canoniques
(homologoumènes),
à savoir: quatre évangiles, Act., Apoc, 1Pi.,1Jean, les
ép. de Paul (il n'en précise pas le nombre, sachant quel'Occident ne veut pas de l'épître
aux Heb qu'il tient, lui, pourcanonique).
Les ouvrages contestés
(antilégomènes),
quisont Heb, 2Pi, 2 et 3Jean; plus bas dans ce groupe: Judeet Jacq., et plus bas
encore, peut-être Hermas.
Les ouvrages décidément inauthentiques et
parconséquent à rejeter
(pseudê),
qu'il énumère parce qu'ils étaientencore connus et
utilisés dans son milieu et qu'il s'agissait de lescombattre. Eusèbe reprend, en la
modifiant un peu, la classificationde l'illustre maître qu'il admire. Comme lui il croit
que l'épîtreaux Heb est paulinienne. Ce qu'il y a de nouveau dans son canon,c'est qu'il
relègue décidément Hermas au rang des livres à repousseret qu'il place l' Apocalypse
soit parmi les livres de la première catégorie(il se souvient du jugement d'Origène), soit
parmi ceux de latroisième (il songe à l'opinion défavorable de l'Église d'Orient). Les
sept ép. cathol. reçurent peu à peu droit de cité dans lecanon. Leur nombre sacré de 7
dut contribuer à les faire admettre enbloc. Ce n'est qu'à propos de l' Apo que l'accord
avec l'Égliseromaine fut lent à s'établir. Nous possédons un assez grand nombre
delistes des livres canoniques grecs datant de la fin du IV e siècle;toutes, à part (sauf
erreur) celle d'Athanase (367), comptentvingt-six livres dans le N.T., c-à-d. n'y
comprennent pas l' Apo Iln'y a plus de place dans ces listes pour les livres douteux.
Ou bienun ouvrage est canonique, ou bien il ne l'est pas. Quoique Athanasefît
minorité, la considération dont il jouissait était si grande quece fut pourtant son
opinion au sujet de l' Apo et son désir deréaliser dans le domaine du canon l'unité avec
l'Occident quifinirent par prévaloir. A partir de 400, le nombre des partisans del' Apo
en Orient se mit à croître. Vers 500, André de Césarée publiale premier commentaire
grec sur ce livre. Toutefois, la libertérelative des premiers siècles subsista plus
longtemps que dans lecatholicisme romain. De très importants manuscrits des IV e et