Page 1366 - Dictionnaire Westphal

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avertissements. Enoutre, la disette de prophètes vivants développait le sentiment
queles grands jours de la prophétie étaient passés, bien qu'on pûtconserver un espoir
de leur retour (Mal 4:5
et suivant
, 1Ma 4:46 9). C'est ainsi que les grands messages des
prophètes disparus prenaient toujours plus de prix, surtout pour deshommes vivant
sous le règne de la Loi et du rite, et éprouvant lebesoin d'une autre nourriture
spirituelle. Trois puissants motifs ont donc concouru à la formation durecueil
prophétique:
(a)
le désir de conserver de si importants souvenirsd'un grand passé;
(b)
les besoins de l'esprit religieux, qui réclamaitla prophétie autant que la Thora;
(c)
la
disparition de la prophétie. En présence detous ces faits, nous croyons fondés à
supposer que la collection prophétiquefut close vers 200 av. J.-C.; et nous pouvons y
voir, une fois de plus,l'oeuvre de la grâce providentielle: car, lorsqu'à peine plus
detrente ans après, Antiochus persécuta cruellement les Juifs et renditla possession
de la Thora punissable de mort, le recueil desprophètes était déjà là pour assurer
l'individualité religieuse dupeuple hébreu, assailli par la culture grecque et les glaives
syriens.
Les Écrits.
A trois reprises, le Prologue de l'Ecclésiastique fait allusion à
ladivision tripartite de l'A.T., mais de façon à faire penser que latroisième division (les
Écrits) n'était pas encore tout à fait aussifixée que les deux autres, car il mentionne «la
Loi et les prophètes»(ou prophéties) et «
les autres livres
(ou le
reste deslivres)
de nos
pères». Et le passage, déjà cité, de 2Ma2:13, laisse entendre que la bibliothèque fondée
par Néhémiecontenait «les poèmes de David» (allusion probable au Psautier) etdes
«lettres de rois concernant des dons sacrés» (peut-être référenceà Esdras et Néhémie).
Une telle collection a dû être enrichie debeaucoup d'autres livres (Prov., Job, etc.) au
cours des troissiècles suivants, et il y a sans doute du vrai dans cetteaffirmation, que
«Judas a rassemblé toutes les Écritures que notreguerre avait dispersées» (2Ma 2:14).
Ainsi la persécutiond'Antiochus (168 av. J.-C.) a pu stimuler les Juifs à compléter
lacollection des trésors littéraires de leur religion, et «les Écrits»auraient été la contre-
partie littéraire de la révolte desMacchabées. Une collection comprenant Daniel, écrit
en 165 av. J.-C,n'a guère pu être close avant 140; mais, presque à coup sûr, vers
100av. J.-C, la collection des «Écrits» a dû recevoir l'autoritécanonique. En cette
occurrence, le témoignage du N.T. est d'une importanceextrême. La référence, dans Lu
24:44, à «la Loi de Moïse, lesprophètes et les Psaumes», ne prouve pas absolument que
la troisièmesection, «les Écrits», fût dans son entier regardée comme livressaints; mais
l'allusion de Jésus, dans Mt 23:35, au sort deZacharie (qui est relaté dans 2Ch 24:21),
semble indiquer que saBible, comme la Bible hébraïque d'aujourd'hui, se terminait
auxChroniques et que, de son temps, les Écrits dans leur totalitéétaient regardés
comme canoniques. Ce fait est confirmé par lescitations de l'A.T. dans le N.T., où
apparaissent tous les livres del'A.T., sauf Esther, l'Ecclésiaste, le Cantique, Esdras,
Néhémie,Abdias, Nahum et Sophonie; mais les cinq dernières exceptions sontsans
importance, car Esdras et Néhémie vont avec les Chroniques, etles trois derniers noms
appartiennent au recueil des petitsprophètes, qu'on regardait comme un seul livre, et