Page 1367 - Dictionnaire Westphal

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dont d'autresparties sont fréquemment citées. Par ailleurs, il y a dans le N.T.des
citations de livres apocryphes ou apocalyptiques, ou desallusions à ces livres. (cf. 2Ti
3:8,1Co 2:9,Jude 1:9,14)Quelques-uns en ont déduit que la troisième division n'était
pasencore fixée au temps du Christ. Le plus probable est que, sans êtreencore
officiellement fixée, elle était bien reconnue tacitementcomme telle dans l'opinion
publique. Cette conclusion est suggéréepar la manière dont le Nouveau Testament se
réfère à l'Ancien comme«l'Écriture», «les Écritures», ou «les saintes Écritures». (cf.
Ga3:8) Plus tard Josèphe (vers 100 ap. J.-C), dont le Canon est lemême que le nôtre,
dit que «bien qu'un temps si considérable aitpassé, personne n'a jamais osé se
permettre d'ajouter ou deretrancher ou de modifier une syllabe»; le contexte donne à
penserqu'il regardait le Canon comme fermé depuis près de quatre siècles.Nous
pouvons donc sans crainte dire que «les Écrits» étaientpratiquement un recueil
canonique au temps du Christ, et probablementune centaine d'années auparavant.
Mais la canonisation pratique n'est pas identique à lacanonisation officielle. Celle-ci ne
semble avoir eu lieu que deuxsiècles plus tard, au Synode de Jamnia (90 ou 118 ap.
J.-C). Il yavait alors de bonnes raisons pour prendre la décision officielle:Jérusalem
était tombée, le temple en ruines, le judaïsme en péril. Età nouveau, comme il l'avait
fait à deux reprises, le judaïsme sauvason existence en sauvant ses Écritures. A la
faveur de la languegrecque, le christianisme s'étendait rapidement; religion nouvelle,il
était regardé comme un ennemi dangereux, qu'il fallait combattreénergiquement, et,
avec l'extraordinaire vitalité qui n'a jamais faitdéfaut au judaïsme, il se montra à la
hauteur des circonstances. UneÉcriture dont sa vie dépendait devait être un recueil
aux limitesarrêtées, et au texte fixé, sans aucun doute possible. Ainsi, commel'a dit
Cornill, «l'établissement et la fermeture du Canon furent unacte nécessaire et
conscient du judaïsme pour assurer sa propreconservation; mais il ne faut pas oublier
que les scribes ontseulement sanctionné le Canon, que ce n'est pas eux qui l'ont
fait».Les livres sur lesquels le sceau canonique fut finalement apposéavaient déjà,
depuis des siècles, établi leur pouvoir en soutenant eten inspirant la foi du peuple
hébreu et en nourrissant pard'innombrables voies sa vie religieuse. Même longtemps
après cettedate, des doutes s'élevèrent à propos de certains livres, enparticulier
l'Ecclésiaste, Esther et le Cantique; mais ces doutes,qui souvent reposaient sur des
motifs sans valeur, étaient surtoutacadémiques et n'eurent pas assez d'influence pour
ébranlerl'autorité canonique de la collection dans son ensemble. L'A.T. grec
comprenait, outre des matériaux légendaires, quelqueslivres, comme les Macchabées
et l'Ecclésiastique, qui sembleraientmériter de trouver place dans le Canon. Luther,
par exemple, enjugeait ainsi pour les Macchabées. Mais les Juifs de Palestine,
plusstricts que les Juifs alexandrins de langue grecque, semblent avoirété guidés par
des principes sûrs en excluant les livres connus commeapocryphes.Pour être admis
dans le Canon, un livre devait:
(a)
être écrit en hébreu ou en araméen: un livre
grec,même bon, n'en avait aucune chance;
(b)
être ancien ou réputé tel: ainsi