Page 1365 - Dictionnaire Westphal

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chute de la monarchie en 586 (Juges-2 Rois);aussi le Deutéronome imprima-t-il une
marque ineffaçable, nonseulement sur la vie des Hébreux, mais sur leur littérature. Il
estdifficile de ne pas voir dans l'apparition de ce livre une preuvefrappante de la grâce
providentielle, s'exerçant exactement unegénération avant que le peuple, emmené en
exil, fût violemment séparéde tous les appuis extérieurs de sa foi. La grâce divine
voulut quelui fût apporté un livre capable tout ensemble: de nourrir sa viespirituelle
dans le pays païen où il devait séjourner un demi-siècle,de constituer un centre de
ralliement pour la conscience nationale,et de conserver au peuple son individualité
religieuse, à un momentoù elle était sérieusement en péril. Il perdit son royaume
terrestre,mais il gagna une Bible qui, avec le temps, lui valut un royaumeéternel.
La
Loi.
Le deuxième degré dans l'évolution de la Thora vers la canonicité futfranchi
quand Esdras «vint de Babylone avec la Loi de Dieu dans lesmains» (Esd 7:6,14), en
l'an 458 ou 397 av. J.-C, (ce point estincertain), et qu'il lut et expliqua cette Loi
(apparemment les loissacerdotales du Pentateuque) dans une grande assemblée qui
dura unesemaine (Ne 8:18). Comme autrefois, au temps de Josias, lepeuple s'engagea
à observer cette Loi (Ne 10:29); et cetengagement équivaut à une ratification canonique
de la Thora,c'est-à-dire du Pentateuque, qui bientôt après dut exister ensubstance
sous sa forme actuelle. Il est significatif, pour toute l'histoire subséquente dujudaïsme,
que la Loi fut la première partie de l'A.T. à devenircanonique. Mais il convient de se
rappeler que cela n'impliquaitpoint, à l'origine, asservissement à la lettre; car, même
en 250 av.J.-C, quand la Thora fut traduite en grec, le texte de Ex 35 àEx 40 n'était
pas encore absolument fixé. Il ne faut pas oubliernon plus que, précisément dans cette
période de légalismegrandissant, furent écrits les livres généreux de Jonas et de
Ruth,et sans nul doute aussi quelques-uns des Psaumes les plusuniversalistes et de la
plus haute valeur spirituelle. Néanmoins laLoi conservait sa prépondérance, et son
influence était telle que,même au temps du N.T., elle donnait son nom à la totalité de
l'A.T.,et d'autres parties de l'A.T. sont citées comme «la Loi». (cf. Jn10:34 15:25,1Co
14:21)
Les Prophètes.
La section de l'A.T. connue sous ce nom ne devint canonique
que plustard. La date exacte en est difficile à déterminer, mais elle doitêtre voisine de
200 av. J.-C. La collection prophétique sembleprésupposée par l'allusion de Da 9:8
(165 av. J.-C.) aux«Livres» qui contenaient une prophétie de Jérémie. Cette opinion
estcorroborée par le fait suivant--que nous découvrons dans le prologueà la traduction
de l'Ecclésiastique par le petit-fils de l'auteur(Jésus, fils de Sirach)--: déjà au moment
où il écrivait (132 av.J.-C.), il existait une traduction grecque des livres
prophétiques.Suivant une tradition qui peut renfermer un noyau de vérité,
Néhémiefonda une bibliothèque où il réunit «les livres concernant lesprophètes» (2Ma
2:13); en ce cas, le début de lacollection prophétique remonterait à environ 450 av. J.-
C, date quiest aussi approximativement celle de Malachie, l'un des derniersprophètes.
L'exil avait prouvé la justesse des avertissementsmenaçants donnés par les premiers
prophètes; il renforçait la notionde leur valeur et la nécessité de rassembler ces