et àconserver les précieuses paroles des prophètes, si pleinesd'enseignements,
d'avertissements et d'inspiration. Beaucoup de cesparoles existaient déjà sous une
forme écrite; (cf. Esa 30:8,Jer36:32) mais comme la voix du prophète vivant pouvait
encore sefaire entendre jusqu'à Malachie (450 av. J.-C.) et peut-être au delà,il est
évident qu'une collection étendue des prophéties n'a puexister que bien plus tard, et la
date à laquelle elles ont atteintla dignité canonique a été postérieure encore. La
subdivision en «antérieurs» et «postérieurs», à laquelle a étéajoutée la mention de
«petits» prophètes, réapparaît dans latroisième section de l'A.T., appelée «les Écrits»,
(a)
Les trois grands livres: Psaumes, Proverbes etJob, étaient les «Écrits antérieurs», les
Psaumes étant précédés deRuth, parce que la fin de ce livre donne là généalogie de
David;
(b)
venaient ensuite les «petits Écrits»: le Cantique,l'Ecclésiaste et les
Lamentations;
(c)
enfin les «Écrits postérieurs»: Esther, Daniel,Esdras, Néhémie et les
Chroniques. La liste ainsi formée donne corpsà cette vérité, que les «Écrits antérieurs»
contiennent beaucoup dematériaux primitifs, tandis que les «Écrits postérieurs»
sontregardés par la critique moderne comme ayant une origine beaucoupplus récente
et appartenant aux III e et II e siècles av. J.-C.Une autre subdivision, plus
généralement acceptée, de la troisièmesection est:
(a)
les «Grands Écrits» (Psaumes,
Proverbes, Job);
(b)
les cinq rouleaux (Cant., Ruth, Lam., Eccl.,Esth.), qu'on lisait aux
diverses fêtes;
(c)
Daniel, Esd., Néh., Chron.Il est clair, d'aprèsMt 23:35, que les
Chroniques étaient le dernier livre de l'A.T.familier à notre Seigneur, (cf. 2Ch 24:20
et
suivant
) tout commeil est le dernier livre de l'A.T. hébraïque. Avant d'aborder la
discussion de la formation du Canon,considérons ce que ce nom implique. Un Canon
n'est pas une apparitionsoudaine, mais une croissance graduelle; comme tel, il
représente:
(a)
une
Église
;
(b)
une
littérature
(a)
Une
Église
a besoin de soutiens pour
sa viereligieuse. Elle peut en trouver dans la coutume, la tradition, lesinstitutions et
les voix de ses prêtres ou prophètes. Mais, à lalongue, elle éprouve le besoin d'une
autorité permanente,représentative de la volonté divine. Un Canon implique une
Église,une communauté de croyants, que leurs besoins religieux stimulent
àrassembler et conserver des écrits qui ont déjà fait la preuve deleur puissance.
L'Église a adopté et sanctionné certains livres,parce qu'ils répondaient à ses besoins.
(b)
Un Canon implique une
littérature
danslaquelle l'Église fait une sélection. Les
Hébreux ont dû avoir, à unecertaine époque, une littérature bien plus considérable
que celle del'A.T. Ce dernier lui-même y fait des allusions qui ne sont pasrares. Elle
comprenait des hymnes de mariage, comme le Ps 45,des chants d'amour tels que le
Cantique des Cantiques, et descomplaintes pour les morts. Si la littérature hébraïque
qui subsisteest inspirée par un but religieux, ce fait est dû, non seulement
àl'inclination religieuse du génie hébreu, mais à la circonspectionavec laquelle elle a
été sélectionnée pour atteindre ce but. Noustrouvons de très bonne heure la trace d'un
esprit préoccupé deretenir tout ce qui favorisait et développait la vie religieuse
dupeuple: cela est évident pour la poésie et les lois primitives, etplus tard il en fut de