divisions marquent des stages successifs dans ce que nouspouvons appeler la
reconnaissance canonique de la littérature sacrée.La Loi a reçu d'abord cette
reconnaissance, vers 400 av. J.-C; lesProphètes ont eu leur tour vers 200 et les Écrits
cent ans environav. J.-C. L'unité de l'ensemble, en dépit de sa division tripartite,a été
entièrement reconnue, ce que prouve avec évidence le N.T., quil'appelle «les Écritures»
(Mt 22:29) ou «les saintesÉcritures» (Ro 1:2,2Ti 3:15). Par contre, il est
incontestableque le nom d' «Ancien Testament», par son contraste avec le
«NouveauTestament», apporté par Christ, (cf. 2Co 3:6,14) n'est pas juif,mais chrétien.
A l'intérieur de cette division en trois parties existenttoutefois des subdivisions. Non
pour la Thora: elle restait toujourselle-même, une et indivisible, et était regardée
comme la base detout. Mais les «prophètes» ont été partagés par les Massorètes
en«prophètes antérieurs», comprenant les quatre livres historiques:Josué, Juges,
Samuel et les Rois (chacun des deux derniers considérécomme un seul livre) et les
«prophètes postérieurs», au nombre dequatre aussi: Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel et les
douze (connus sous lenom de «petits prophètes» et réunis en un livre).Ici se posent
deux questions:
1°
Pourquoi les livres historiques étaient-ils joints à la division
prophétique?
(a)
On a prétendu qu'ils avaientété placés parmi les «prophètes», parce
qu'ils sont en grande partiecomposés des actes des prophètes et racontent leurs
carrières. Lelivre de Samuel esquisse l'activité du prophète Samuel, tandis quecelui
des Rois donne une grande place à l'oeuvre d'Élie,d'Elisée (1Ro 1:7-2Ro 10), d'Ésaïe
(2Ro 18 2Ro 19 2Ro 20).
(b)
Une autre explication est celle-ci: ces livres ontété écrits
par des prophètes. Ceci, quoique très improbable, est vraidu moins en ce sens que ces
livres ont été écrits avec un butreligieux et pour développer les vérités prêchées par les
grandsprophètes: Dieu dirigeant l'histoire, son amour pour Israël, lecaractère impératif
de la loi morale, et les peines inexorables quisuivent la désobéissance à cette loi.
2°
Que devons-nous entendre par prophètes
«
antérieurs
»
et «postérieurs
»? --Ces derniers
sont les prophètes proprement dits: Ésaïe,Jérémie, Ézéchiel et les Douze. Le Talmud
les place dans l'ordresuivant: Jérémie, Ézéchiel, Ésaïe et les Douze. Cela tient, a-t-
onsupposé, au fait que la dernière partie d'Ésaïe datait du temps del'exil. On appelait
ces prophètes «postérieurs», probablement parceque leur recueil a été fermé plus tard
que la collection des livreshistoriques, en d'autres termes parce qu'ils ont atteint plus
tard la«canonicité». L'exil marque une très réelle coupure dans l'histoired'Israël, et il
semble avoir été une période d'activité littéraireconsidérable. C'est alors que les
matériaux historiques qui ont servide base aux livres des Juges, Samuel et Rois ont
été rédigés par deshommes qui, écrivant sous l'influence du Deutéronome, découvert
en621 av. J.-C, cherchaient à pénétrer leurs contemporains dessolennelles leçons
renfermées dans ce grand livre et, pour cela,présentaient l'histoire de façon à faire
ressortir ces leçons:sagesse de l'obéissance à la volonté de Dieu, folie et châtiment dela
désobéissance. Cette collection des livres historiques aprobablement précédé celle des
livres prophétiques. Mais lesécrivains y trouvaient un stimulant de plus à rassembler