Page 1361 - Dictionnaire Westphal

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CANON DE L'A.T.
Quand nous parlons de
Canon
et de
Canonicité,
nous employonsdes termes qui,
jusqu'au IV e siècle de l'ère chrétienne, n'avaientpas reçu le sens que nous leur
attribuons aujourd'hui. «Canon» est unmot grec, signifiant baguette ou règle de
charpentier, et qui, parextension, a pris le sens général de «règle»; par ex., dans
Ga6:16: «Paix sur tous ceux qui suivront cette règle» (grec
canon).
Finalement, ce mot a
désigné une liste ou un catalogue delivres représentant cette règle et que l'autorité a
déclaré être lasainte Écriture. Toutefois, bien que les mots canon et canonicitén'aient
été pris dans leur sens moderne qu'à une époque récente, lachose existait depuis
longtemps. Quatre siècles environ avant J.-C,la Thora (loi du Pentateuque) était
reconnue, mais d'une façon quenous ne pouvons appeler canonique, pour cette seule
raison qu'il yaurait là un anachronisme. Deux siècles avant J.-C, les prophètesavaient
obtenu semblable «reconnaissance»; tous les livres de l'A.T.étaient probablement
composés un siècle avant l'ère chrétienne, et laplupart, sinon la totalité, sont déjà
reconnus dans le N.T. commeÉcriture sainte. Lorsque nous entreprenons l'histoire du
canon de l'AncienTestament, il existe extrêmement peu de témoignages extérieurs
dignesde foi pour nous guider. Tous les passages qui jettent quelquelumière sur le
problème peuvent être imprimés en six ou sept pages.C'est pourquoi nous sommes
ramenés à l'A.T. lui-même et à quelquesallusions éparses, encore que significatives,
qui se rencontrent dansdes sources hébraïques ou grecques. Il nous faudra
commencer par la Bible hébraïque et non par laBible française; car l'ordonnance de
cette dernière est inspirée parcelle de la Vulgate, qui elle-même avait subi l'influence
de laversion grecque connue sous le nom des Septante (LXX), dans laquellecertains
faits de haute importance sont déjà altérés. Par exemple,les livres de l'A.T. hébraïque
sont divisés en trois parties,dénommées: «la Loi, les Prophètes et les Écrits». La Bible
françaiseignore cette division; en outre, les noms et l'ordre de ses livres nesont pas
ceux de la Bible hébraïque, mais ceux de la Version des LXX:les prophètes, par
exemple, sont relégués à la fin, tandis que Ruthapparaît après les Juges, les
Lamentations après Jérémie, alors que,dans la Bible hébraïque, ces deux livres font
partie de la dernièresection, les «Écrits». Dans l'ordre grec, suivi par les
versionsmodernes, la critique a déjà été à l'oeuvre, en arrangeant librementles
matériaux, surtout d'après les sujets, ce que la table de Segondou de la Vers. Syn, met
en évidence: «les livres historiques, leslivres poétiques, les prophètes». Mais cette
disposition voile lefait, suggéré par l'ordre hébraïque, que certains livres, comme
lesChroniques, furent écrits plus tard que d'autres, tels que les Rois,avec lesquels ils
voisinent, et ont été introduits dans le Canonpostérieurement à ceux-ci. La division de
la Bible hébraïque en trois parties a étéexpliquée de diverses manières: une
explication, par exemple, est queces trois parties impliquent différents degrés
d'inspiration, laThora étant regardée comme inspirée au plus haut degré et les
Écritsau moindre; mais l'explication véritable est probablement celle-ci,que les