Page 1212 - Dictionnaire Westphal

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N.T.
expliqué
et, en 1707, une Bible complète, dont les notesabondantes formaient un
copieux commentaire, avec un texte qui étaitcelui de Genève «revu sur les originaux et
retouché dans le langage».Les corrections, qui portaient surtout sur la forme,
étaientgénéralement heureuses, mais combien insuffisantes! Malgré lesretouches de
Pierre Roques (1736) et de Samuel Scholl (1746), laBible de Martin conserva un style
assez archaïque. Ostervald, pasteur à Neuchâtel, était l'auteur
d'Arguments et
réflexions sur l'Écriture sainte,
qui avaient obtenu un très grand succès. Cet ouvrage
fut incorporé dans une Bible publiée à Amsterdam,en 1724, d'après la version
genevoise. Quand l'édition fut épuisée,on résolut de la réimprimer à Neuchâtel, et, à
cette occasion,Ostervald révisa son travail, ainsi que la traduction elle-même.
Levolume parut en 1744. Il se présente comme «la Sainte Bible»...revueet corrigée...par
les pasteurs et professeurs de l'Église de Genève,avec les Arguments et Réflexions...par
J.-F. Ostervald. Nouvelleédition revue, corrigée et augmentée». L'Avertissement qui suit
letitre (il occupe une page grand in-folio) insiste sur les changementsapportés aux
«Arguments et Réflexions» et consacre trois lignesseulement aux modifications du texte
biblique: «En conservant laversion qui est reçue dans nos Églises, il (Ostervald) y a fait
descorrections qui paraissaient nécessaires et changé des expressions etdes manières
de parler qui ne sont plus en usage et qui pourraientcauser de l'obscurité.» Cette
indication, avec ses termes simodestes, caractérise bien exactement l'oeuvre
d'Ostervald. Il n'afait qu'une révision très discrète et qui se limite généralement
austyle. Dans les livres historiques de l'A.T., les retouches sontrares et insignifiantes.
Par exemple, dans le ch. 4 de l'Exode, septmots seulement ont été remplacés par des
synonymes. Dans les livrespoétiques et prophétiques, les changements sont plus
nombreux, maisinsignifiants pour la plupart:
dans,
au lieu de «en»;
lorsque,
au lieu de
«quand»;
pour ce qui est de,
au lieu de«quant à»;
maître,
au lieu de «seigneur»; etc.Voici
les deux corrections les plus importantes faites dans Job 3:1. v. 5, «qu'il (ce jour) soit
rendu terrible comme le jour de ceuxà qui la vie est amère»; Ostervald:
qu'on l'ait en
horreur comme unjour d'amertume
(ceci est fort inexact);2. v. 23, «pourquoi donne-t-il la
lumière à l'homme auquel on a cachéle chemin qu'il doit suivre et que Dieu a enfermé
de tous côtés?»Ost.:
pourquoi la lumière est-elle donnée à l'homme auquel lechemin est
caché, et que Dieu a couvert de tous côtés de ténèbres?
(dans l'hébreu il n'est nullement
question de «ténèbres»).On le voit, quand les changements touchent au sens lui-même,
ils sontassez souvent malheureux. En somme, l'A.T. n'a été que fort peumodifié. Seul,
le N.T. a été sérieusement revu et amélioré. Maisc'est le style surtout qui gagne au
travail d'Ostervald; latraduction y perd assez souvent de son exactitude et de sa force.
Parexemple, Mt 13:16: «Or, vos yeux sont bienheureux car ilsvoient, et vos oreilles, car
elles entendent»; Ost.:
Mais pourvous, vous êtes heureux d'avoir des yeux qui voient et
des oreillesqui entendent.
En résumé, la Bible d'Ostervald représente larévision de
1588, à peine retouchée pour l'A.T., et rajeunie dans laforme pour le N.T. Elle est
inférieure comme langue au N.T. de1726. On lui sut gré sans doute de sa réserve, et