(pour exclure le sacrifice de la messe); 1Ti 4:10,Olivetan: «Dieu, qui est le Sauveur de
tous les hommes»; 1588: «quiest le
conservateur»
(la théorie de la prédestination
n'admettaitpas le salut de tous les hommes), etc. Voir aussi Lortsch,
la Bibleen France,
p. 482SS. On ne saurait mettre en doute la bonne foi des réviseurs, pasplus du reste
que celle des traducteurs catholiques, qui altéraientle texte en sens contraire. Les uns
et les autres étaient lesvictimes involontaires des passions théologiques du temps.
Cela metd'autant plus en valeur la remarquable impartialité de la versiond'Olivetan. A
tout prendre, on peut se demander si la révision de1588 améliorait vraiment son
oeuvre. Et cependant le texte de 1588,si défectueux dès l'origine, devait être réimprimé
presque sansmodifications pendant plus d'un siècle, jusqu'en 1724! Pendant ce temps,
les traductions catholiques réalisaient pour lestyle de grands progrès. La première fut
faite par les soins del'Université de Louvain. Ce n'est à vrai dire qu'une révision
assezlégère de la Bible de Lefèvre d'Étaples. Elle parut en 1550 et eut detrès
nombreuses éditions. Elle fut aussi plusieurs fois révisée, parde Bay (1572), Besse
(1608), Deville (1613), Frizon (1621). En 1566,René Benoist, curé de Saint-Eustache,
publia une traduction nouvelle,à laquelle on reprocha d'avoir trop emprunté à la Bible
protestante,et qui fut condamnée. En 1643, parut la Bible de Corbin, la premièrequi
ait introduit la mention de la messe dans le texte du N.T.: «Oreux, célébrant au
Seigneur le saint sacrifice de la messe» (Ac13:2). Il avait emprunté cette traduction au
jésuite Cotton (d'aprèsune note du N.T. de Beausobre et Lenfant, p. CCXXII). En 1647,
c'estle N.T. de Véron, qui se vante d'avoir «repurgé» la version deLouvain de toutes les
erreurs et falsifications héritées de la Biblegenevoise. Mais ce redresseur de torts se
laisse aller à. des fautesencore plus graves, et dont il se vante. Lui aussi introduit la
messedans Ac 13:2, et il en est si fier qu'il voudrait bien passerpour l'auteur de la
trouvaille: il s'efforce de la justifier par unelongue dissertation, mais il néglige de citer
le précédent de Corbin,quoiqu'il connaisse sa Bible et en fasse un grand éloge. Il
traduit
presbuteros
(ancien) par «prêtre» (en grec
hiereus),
toutesles fois qu'il s'agit
d'une fonction ecclésiastique. Un autreréviseur du N.T. de Louvain, Girodon (1661),
dont le travail futplusieurs fois réimprimé, alla plus loin encore, insérant dans letexte
sacré la pénitence, la messe, l'hostie, le culte de latrie, lepurgatoire, les péchés véniels,
le sacrement du mariage, lespèlerinages, les processions, etc. (O. Douen). Le N.T. de
l'abbé Michel de Marolles (1649) était une oeuvre deplus de valeur; celui du Père
Amelote (1666) était meilleur encore;et voici le N.T. de Mons (1667), qui marque une
date importante dansl'histoire des traductions françaises de la Bible. Cette
version,entièrement nouvelle, qu'on dut imprimer en Belgique, sans nomd'auteur, était
l'oeuvre collective des solitaires de Port-Royal.Isaac Lemaistre, dit Lemaistre de Sacy
(Sacy était un anagrammed'Isaac), y avait eu la plus grande part, avec des
collaborateurstels que son frère Antoine, Arnauld, Nicole, le duc de Luynes etd'autres
encore, parmi lesquels Pascal. Ils y avaient consacré prèsde dix ans. Avec des savants
et des écrivains de cette valeur, lerésultat ne pouvait être que remarquable, tant pour