d'illustres commentateurs des Écritures. La critique bibliquequi, chez eux, faisait ses
premiers pas, est poursuivie parl'Espagnol Bento Pereira
(Comment, sur la Gen.,
1589),
par JeanMorin, de l'Oratoire, ci-devant protestant
(Exercitationesbïblicoe,
1633), par le
pasteur et professeur Louis Cappel, deSaumur, vrai fondateur de la critique biblique
(Critica sacra,
etc., 1650), par Richard Simon, prêtre de l'Oratoire
(Hist. Crit.du VT.,
1678). Alors vinrent les Commentaires de Jean Le Clerc
(Clericus,
1657-1736), dont
l'importance aujourd'hui n'est pasassez aperçue. Né à Genève d'une famille de réfugiés
françaisoriginaire de Beauvais, Le Clerc se fixe à Amsterdam, où il déploieune grande
activité théologique, prodigieuse d'érudition. Il se livreà un examen serré de l'oeuvre de
Richard Simon
(Sentiments dequelques théologiens de Hollande sur l'histoire critique du
VT.composée par M. Richard Simon,
Amst. 1685). Simon ayant âprementrépliqué sous
le pseudonyme «prieur de Bolleville», Le Clerc écrivitune réponse digne et concluante
sous le titre:
Défense dessentiments de quelques théologiens de Hollande contre le
prieur deBolleville
(Amst., 1686); il reproche à Simon son injustice et soningratitude à
l'égard des protestants, ses maîtres, dont il empruntela science sans prévenir ses
lecteurs. Reprenant ensuite lesquestions traitées, il examine les écrits de l'A.T. avec
unehardiesse de vues et une rigueur historique qui l'amènent à dégagerle principe où
la critique des commentateurs modernes trouvera sonmeilleur point d'appui: «Faire
l'histoire d'un livre, écrit-il, n'est pas simplement direquand et par qui il a été fait,
quels copistes l'ont transcrit etquelles fautes ils ont commises en le transcrivant. Il ne
suffit pasde nous dire qui l'a traduit et de nous faire remarquer les défautsde sa
version, ni même de nous apprendre qui l'a commenté et ce qu'ily a de défectueux
dans ses commentaires. Il faut encore nousdécouvrir, si cela se peut, dans quel
dessein l'auteur l'a composé,quelle occasion lui a fait prendre la plume, et à quelles
opinions ouà quels événements il peut faire allusion dans cet ouvrage,
surtoutlorsqu'une s'agit pas d'un livre qui contienne des réflexionsgénérales ou des
vérités éternelles, qui sont les mêmes dans tous lessiècles et parmi tous les peuples du
monde...mais lorsqu'il s'agitd'histoires et de prophéties qui regardent spécialement un
certainpeuple: on voit bien qu'on ne saurait bien entendre un livre de cettenature,
sans savoir quelque chose du dessein de l'auteur et del'occasion qui a fait naître
l'ouvrage.» (Cf., sur la manièred'interpréter la Bible, son commentaire:
Genesis, sive
Mosisprophètes,
etc., 1693). Voir Critique, Nouveau Testament(interprétation du). Alex.
W.