Page 1199 - Dictionnaire Westphal

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hébreu à une étude minutieuseentre les VI e et IX e siècle ap. J.-C, et qui s'entendirent
pouréditer un texte uniforme, le seul que nous possédions aujourd'hui. Iln'est donc
plus à notre portée d'atteindre au texte hébreu primitif,sur lequel, toutefois, les
Hexaples d'Origène (Mort en 254 ap.J.-C)--édition en six colonnes de l'A.T. dont la
première reproduitle texte hébreu en caractères carrés--et la Vulgate, traduction
latinde Jérôme (Mort 420 ap. J.-C), nous fournissent, comme la traductiondes LXX, de
précieux renseignements. Les origines du texte du N.T. ne sont guère plus claires
quecelles du texte de l'A.T. Les autographes écrits sur papyrus étaientfragiles, ils
disparurent bientôt. Disparurent aussi toutes lescopies faites pendant les trois
premiers siècles. Les plus ancienstémoins du N.T. que nous connaissions sont deux
traductions, l'unesyriaque et l'autre latine, qui devaient remonter, sous leur
formepremière, à la fin du II e siècle de notre ère. A la fin du IV esiècle (382) Jérôme,
sur la demande de Damase, évêque de Rome,traduisit la Bible en latin d'après les
originaux hébreu et grec;cette traduction éclipsa les versions latines précédentes et
reçut lenom de
Vulgate
=[version] répandue. Malgré ses défectuosités,elle a été adoptée
par le Concile de Trente en 1546 comme la Bibleofficielle, interprétation définitive et
infaillible du texte desÉcritures. Quant au texte grec lui-même, nous ne l'atteignons
quevers l'époque où Jérôme préparait sa traduction latine au IV esiècle, dans deux
manuscrits alexandrins rédigés en quelques-unes deleurs parties par le même copiste
et qui portent le nom de
Vaticanus
et de
Sinaïticus
(voir Texte du N.T.). Ces copieset
celles des siècles suivants, qui sont presque toutesfragmentaires, ne paraissent pas
avoir été faites avec beaucoup deméthode. Elles ont souvent souffert de la négligence
ou del'incompétence, de la fatigue ou même des préoccupations dogmatiquesdes
scribes, souffert aussi dans bien des cas de l'ignorance descorrecteurs qui, croyant
améliorer le texte ou le clarifier, enréalité l'altéraient. A mesure que l'Église s'étendit et
gagna enculture, on s'efforça d'assurer la pureté du texte. Mais lesdifférences sensibles
entre les manuscrits rendent la tâche fortardue, en sorte que les ressources de la
science moderne elle-mêmen'excluent ni les occasions de doute, ni les chances
d'erreurs. C'estpourquoi, malgré l'abondance des anciens documents, on ne
peutreconstituer le texte primitif qu'approximativement.
7. COMPOSITION.
Nous
avons vu que la Bible était non un livre, mais une bibliothèquede livres, écrits en des
temps et par des hommes les plus divers. Lespages qu'elle renferme ont été composées
au cours de plus de milleans. Les documents ou les traditions qu'elle met en oeuvre
peuventremonter bien plus haut encore. Pour comprendre ses origines etentrer dans
l'esprit de sa composition, il faut se souvenir qu'autemps où la masse des Orientaux
ne pouvaient pas lire, les conteurset les chantres, s'inspirant de récits ignorés de la
foule, s'enallaient aux jours et aux lieux de fête ou de grand marché etracontaient aux
peuples leur histoire. Ils le faisaient en un stylerythmé qui n'était souvent ni poésie ni
prose; et, sous l'inspirationd'un génie à la fois naïf et pathétique, l'épisode touchant
devenaitune idylle, le geste héroïque une épopée. Puis vinrent les lettrés,prophètes,