Page 1197 - Dictionnaire Westphal

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une série de fragmentscorrespondant aux sections de la loi, et qu'on appelait:
haphtarah
Il semble bien que l'apologiste Tatien, au II e siècle, ait lepremier marqué
dans le N.T. un certain nombre de divisionsmarginales. Au III e siècle, Ammonien
d'Alexandrie divisa le texte ensections dont Eusèbe se servit pour son
Harmonie.
Ces
sectionsétaient beaucoup plus courtes que nos chapitres. On en trouve 355dans
Matthieu, 236 dans Marc etc. Au V e siècle, un diacre d'Alexandrie,Euthale, établit des
chapitres dans les Actes et les Épîtres. Il y enavait 40 dans les Actes, 19 dans les
Romains, etc. Ces chap. étaientdivisés en lignes (grec
stichoï)
ou stiches (le terme est
restédans le français hémistiche), qui servaient pour calculer le paiementdû aux
copistes et aussi pour rythmer la voix des lecteurs. Il yavait 2.560 stiches dans
Matthieu; on a calculé que le N.T., qui renfermeactuellement 7.959 versets, comptait
19.241 stiches.La division actuelle en chapitres paraît remonter à Lanfranc (Mort
en1089), grand érudit et conseiller intime du duc de Normandie,Guillaume le
Conquérant. C'est sans doute à lui que l'auraitempruntée Etienne Langton (Mort en
1238), archevêque de Cantor-bérv.On la retrouve au XIII e siècle dans l'index de la
Bible du cardinalHugues de Saint-Cher. Pour ce qui est de la division en versets,
quin'a jamais été admise dans les rouleaux de la synagogue, elle estsans doute due,
pour l'A.T., au labeur des docteurs juifs quifixèrent définitivement le texte hébreu (voir
plus loin). Ellen'apparut qu'au XV e siècle, dans la Bible hébraïque du rabbinNathan.
Henri Estienne l'introduisit dans le
PsalteriumQuintuplex
de Lefèvre d'Étaples (Paris
1508 et 1513), en lamarquant par des chiffres. Son fils, Robert Estienne (1503-
1559),vulgarisa l'usage de la numérotation pour toute la Bible. D'après ceque raconte le
fils de celui-ci, Robert Estienne aurait composé ladistribution en versets du N.T.
pendant les arrêts d'un voyage àcheval entre Paris et Lyon. Cette numérotation parut
pour la premièrefois dans le N.T. que Robert Estienne publia en 1551, aussitôt aprèsla
première impression du catéchisma ds Calvin.
5. LANGUES.
Les langues de la Bible
sont, pour l'A.T., l'hébreu et l'araméen;pour le N.T., le grec. L'A.T., dans son ensemble,
fut écrit en hébreuet sans points-voyelles, c-à-d. avec les consonnes seulement, qui
sesuivaient de façon continue. On voit déjà par ce seul trait combienles chances
d'erreurs furent grandes pour les copistes qui eurent àtranscrire, ou pour les savants
qui eurent à fixer le sens du texteoriginal. L'hébreu, dialecte cananéen de la famille
sémitique et trèsvoisin de l'araméen, c-à-d. de la langue des Syriens, fut parlé dèsles
temps les plus reculés jusqu'à l'exil à Babylone, qui mit fin àla vie d'Israël comme
peuple. Après leur retour sur les ruines deJérusalem (538 av. J.-C), les Israélites,
devenus la communautéjuive, cessèrent de parler leur langue originelle pour
adopterl'araméen qui avait cours dans toute l'Asie sud-orientale. L'hébreune fut plus
conservé que comme langue sacrée, la langue des livressaints. On trouve cependant
dans la Bible hébraïque quelques partiesaraméennes: Daniel (Da 2:4-7:28), Esdras
(Esd 4:8-6:18 7:12-26),un verset dans Jérémie (Jer 10:11) et deux mots dans Ge31:47.
Au temps de Jésus, on parlait en Palestine un dialecte araméen,et certainement ce fut