doctrine de l'inspiration verbale qui est d'origine juive et qui,de la synagogue, a passé
en certains milieux de l'Église chrétienne.Il est regrettable que la Bible protestante ne
soit pas restée fidèleà l'ordre de la Bible hébraïque, la Bible dont se servait Jésus.
Lasolution de bien des problèmes d'histoire et de critique en eût étéfacilitée. L'Ancien
Testament palestinien ne renfermait pas les livresappelés apocryphes (voir
Apocryphes). On les trouve dans la Biblegrecque des LXX (voir Textes et versions de
l'A.T.), qui n'était pasà proprement parler un livre fermé, un canon (voir Canon)
intangibleet divin. Les Apocryphes (1 et 2 Esdras, Tobit, Judith, Additions àEsther,
Sagesse de Salomon, Siracide, Baruch, Lettre de Jérémie,Cantique des trois jeunes
Hébreux, Suzanne, Bel et le Dragon, [laPrière de Manassé], 1 et 2 Macchabées, en tout
quatorze livres) ontpassé dans les traductions latines, et, par la Vulgate de Jérôme,soit
entrés dans le canon de l'Église catholique. Celle-ci lesintercale parmi les livres de
l'A.T. comme s'ils en faisaient partieintégralement, et le Concile de Trente (1546) rendit
leur usageobligatoire. Les Protestants refusent aux Apocr. l'autoritécanonique.
Toutefois la Bible de Luther les maintient à titredocumentaire et les place entre l'A.T.
et le N.T. Il est regrettableque la Bible réformée n'en ait pas conservé au moins des
extraits. Les livres du N.T. ont été écrits, à une ou deux exceptions près,dans le siècle
même de Jésus. Vers la fin du siècle suivant, le N.T.,tel que nous le possédons, était
fixé. Son premier recueil fut, selontoute apparence, une juxtaposition des trois év.
synoptiques,Matthieu, Marc, Luc, ce que Justin Martyr appelle «les Mémoires
desApôtres». L'év. de Jean vint plus tard compléter ce volume. Oncollectionna ensuite
les lettres de l'apôtre Paul: Romains, 1 et 2Corinthiens, Galates, Éphésiens,
Philippiens, Colossiens, 1 et 2Thessaloniciens, 1 et 2 Timothée, Tite, Philémon; c'est
sans doute àce volume que la 2 e ép. de Pierre fait allusion quand elle parle de«toutes
les lettres du bien-aimé frère Paul, dont les ignorantstordent le sens, comme ils le font
à l'égard des autresécritures» (2Pi 3:16). Enfin, le reste des écrits, Actes,Hébreux,
Jacques, 1 et 2 Pierre, 1, 2 et 3 Jean, Jude, vintcompléter, parfois non sans
discussions, le canon du N.T., avec,comme pendant à Daniel, l'Apocalypse. On peut
donc dire que le N.T.fut formé progressivement de trois recueils comme l'A.T.:
lesévangiles, les épîtres de Paul, le reste des livres. On a faitremarquer que la
ressemblance va encore plus loin: le premier recueilayant la grande valeur normative
puisqu'il renferme la loi du Christ,et le troisième ayant eu plus de peine que les deux
autres à établirson autorité à cause des contestations qu'avait soulevées l'admissionde
certains livres. Une fois le canon fixé, le Nouveau Testament netarda pas à suivre les
destinées de l'Ancien: recueil des révélationsdivines et charte du peuple de Dieu, il fut
bientôt considéré en bloccomme la Parole de Dieu.
4. DIVISIONS.
A l'origine, les livres
de la Bible ne renfermaient pas de divisions,sauf dans les cas exceptionnels des
Psaumes ou de petits poèmesmarqués par un titre spécial: Cantique de Débora,
Paroles d'Agur,etc. La synagogue juive, pour faciliter les lectures du sabbat,divisa la loi
en sections appelées
paracha.
Elle constitua aussidans les livres des prophètes toute