Page 90 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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l'autre la compagnie des pasteurs de Genève, entreprissent le travail d'une
nouvelle révision.
Le travail de Martin, moins complet, fut le premier terminé; son édition parut,
et malgré quelques crudités de langage et quelques obscurités, elle satisfit
assez aux besoins des Eglises pour être bientôt généralement adoptée. La
révision du pasteur Ostervald, de Neuchâtel, un peu plus française, un peu
plus claire, mais moins nerveuse, et quelquefois moins exacte ou moins
littérale, rivalisa bientôt d'influence avec la version de Martin, et semble
aujourd'hui, peut-être à tort, assez généralement préférée. En attendant,
l'édition de Genève parut en 1805, et malgré des qualités incontestables, ne
satisfit à peu près personne. Elle manque de couleur locale; le style en est tout
moderne, la forme trop académique, la période trop harmonieuse, pour que ces
avantages n'aient pas été obtenus par le sacrifice de bien des pensées naïves
ou fortes, de bien des expressions simples et antiques. L'adjonction des
apocryphes la caractérise comme une oeuvre tiède et faible en la foi.
Dès-lors, c'est-à-dire depuis cinquante ans, aucun travail complet n'a paru
dans ce genre, ni comme traduction originale, ni comme révision. Divers essais
partiels ont été tentés avec plus ou moins de succès. Le plus considérable et le
plus complet est. la traduction (les hagiographes du professeur Perret-Gentil,
de Neuchâtel (1848), c'est la moitié de l'Ancien-Testament et la moitié la plus
difficile, celle qui laisse le plus à désirer dans nos versions ordinaires, la moitié
poétique. C'est un beau travail, et l'auteur devrait se sentir encouragé, à
publier le reste de l'Ancien-Testament également révisé. Nommons encore la
traduction qu'a faite M. Vivien des Psaumes, des Proverbes et de l'Ecclésiaste;
celle des Psaumes par une société de pasteurs à Genève, etc.
Quant au Nouveau-Testament, après avoir suivi le sort de l'Ancien jusqu'en
1805, il s'en est séparé depuis cette époque, et des travaux spéciaux, des
traductions nouvelles ont paru, parmi lesquelles il faut distinguer:
la version des pasteurs de Genève (1835), révision assez complète de la
traduction de 1805, faite avec un peu plus d'indépendance, avec plus de
vigueur dans le style, mais, quoi qu'en disent les traducteurs, avec des