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renferment une variante, de la famille à laquelle ils appartiennent et du soin
avec lequel ils ont été écrits.
Quand on parle des manuscrits hébreux, ce n'est pas de la famille ou de la
recension, mais du pays dont ils proviennent qu'il faut tenir compte, l'Espagne,
l'Italie et l'Allemagne représentant leurs diverses origines dans l'ordre de leur
valeur critique.
Voici maintenant les règles générales qui peuvent servir de guides pour la
fixation du texte:
A remarquer que la science de la Critique Textuelle est la
science de critiquer la Parole de Dieu avec la faculté illusoire du libre-choix, de
reprocher Dieu pour son manque de fidélité à garder sa Parole pure et intacte des
caprices de l'homme corrompu qui se veut maître sur le contenu de sa révélation
pour en déterminer la foi.
1°
Quand il y a désaccord entre les preuves externes et les preuves internes,
les premières doivent l'emporter; car elles sont une autorité, tandis que les
secondes ne sont que des présomptions; or, une question d'authenticité ou de
texte est une question de fait qui ne se détermine que par une autorité.
2°
Quelquefois cependant, et c'est le cas pour la plupart des variantes
massorétiques, l'évidence interne est si forte qu'elle contrebalance les preuves
et indices extérieurs; cela arrive quand la leçon est décidément fausse, mal
orthographiée ou quand l'introduction d'une glose étrangère s'explique
aisément et sans laisser aucun doute.
3°
Une variante doit être admise quand elle est appuyée par la plupart des
anciens manuscrits et des anciennes versions, par les citations, les parallèles
et le sens, alors même qu'elle ne se trouverait pas dans tous les anciens
manuscrits ou dans la version vulgaire (ainsi, Esaïe, LX, 21, mes plantes;
quelques manuscrits portent sa plante).
4°
Une leçon est probable quand elle a pour elle quelques anciens manuscrits
et versions, les citations, les parallèles et le sens, lors même qu'elle n'aurait pas
en sa faveur le plus grand nombre des manuscrits. (Ainsi, les manuscrits les
plus nombreux portent, 2 Chron., XI, 18, que Roboam épousa Mahalath, fils de
Jérimoth; le sens indique clairement qu'il faut lire fille.)