Page 769 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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Pierre le jour de la Pentecôte (Actes, II, 11) et qu'ils étaient très-nombreux
dans l'île (Philon), il est probable que la foi chrétienne y fut apportée par
ceux d'entre eux qui se convertirent. Il paraît aussi, &après cette épître, que
Paul y avait travaillé, et probablement avec un grand succès; mais que
certains motifs l'obligèrent d'en partir avant qu'il pût y organiser l'état des
Eglises d'une manière régulière.
La charge confiée à Tite en Crète paraît avoir été particulièrement difficile.
Quoique la nature eût doté cette île de tout ce qui peut contribuer à rendre
l'homme heureux, et que les habitants eussent anciennement été renommés
pour la sagesse de leur constitution et de leurs lois, l'état moral du pays
était tombé très-bas depuis longtemps lorsque l'Evangile y fut annoncé. Le
caractère du peuple était inconstant, dissimulé et querelleur; ils étaient
notoirement adonnés à la licence et à l'intempérance. Quelques-uns même
des Juifs qui s'étaient établis parmi eux étaient regardés par l'Apôtre comme
plus dangereux à beaucoup d'égards que les naturels eux-mêmes.
il y a une ressemblance frappante entre cette épître et la première à
Timothée; et on les a généralement considérées comme ayant été écrites vers
le même moment. Cette épître est particulièrement remarquable en ce
qu'elle renferme, sous un très-petit volume, un nombre considérable
d'enseignements, comprenant la doctrine, la morale et la discipline.
Voici sommairement quel en est le contenu.
Après une salutation apostolique, dans laquelle Paul expose pourquoi il a
donné à Tite une autorité spéciale, il décrit les qualités nécessaires à ceux
qui doivent être ordonnés pour le ministère,,qualités rendues d'autant plus
nécessaires par la présence des faux docteurs, aux principes dangereux
desquels il faut faire opposition, et du caractère général des Crétois (chap.
I). Il fait connaître ensuite les directions qui doivent être données à
différentes classes de personnes, prescrivant à l'homme âgé et au jeune
homme les vertus qui doivent plus particulièrement les distinguer. Il exhorte
Tite (qui est lui-même un jeune homme) à se montrer dans sa propre
conduite un modèle des vertus qu'il veut inculquer aux autres, à