Page 762 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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Néron, probablement en l'an 64 ou 65, et dans les persécutions soulevées par
cet empereur. La prétendue visite de Pierre à Rome, sous le règne de Claude,
est tout-à-fait dénuée de fondement (voyez l'introduction aux Romains).
Cette épître est généralement rapportée à l'année 63, quoique quelques-uns lui
assignent une date plus ancienne. Ce qui est certain, c'est que Marc, qui était
en ce moment avec Pierre (V, 13), pensait à quitter Paul en 62, lorsque l'épître
aux Colossiens fut écrite (Col., IV, 10), et qu'il était loin de lui en 64 (2 Tim., IV,
11). Ces faits sont en faveur de la dernière date.
Cette épître était adressée aux chrétiens juifs dispersés dans les différentes
provinces de l'Asie-Mineure, sans pourtant passer complètement sous silence
les nombreux Gentils convertis que contenaient ces Eglises (I, 14; IV, 3). Elle
fut écrite de Babylone (V, 13); selon quelques-uns cependant il faudrait voir
dans ce nom une désignation mystique de la ville de Rome. Cette opinion a été
favorisée par les écrivains de l'Eglise de Rome, dans le but de prouver le point
contesté du séjour de Pierre dans la cité impériale. Toutefois il n'y a pas de
preuve que le nom de Babylone ait jamais été donné à Rome, surtout à une
époque aussi ancienne; on ne peut pas davantage donner de motifs pour
expliquer l'emploi de ce nom. Pourquoi en effet Pierre aurait-il choisi un nom
figuré, qui, s'il s'adapte à un style symbolique, est complètement inopportun
dans les écrits épistolaires? Il nous paraît donc qu'il faut prendre le nom de
Babylone dans sa signification simple et naturelle, comme tous les autres
noms mentionnés dans les épîtres apostoliques, et le rapporter soit - la contrée
de la Babylonie, soit à Babylone ou à Seleucie qui avait été construite sur les
ruines de l'ancienne ville de ce nom, et dans son voisinage immédiat. Les Juifs
étaient très-nombreux dans ce district, et ne peuvent vraisemblablement pas
avoir été délaissés par l'apôtre de la circoncision; il est probable d'ailleurs
qu'une Eglise chrétienne avait été fondée au milieu d'eux.
Cette épître est très-bien caractérisée par Leighton, “un bref et très-clair
résumé à la fois de consolations et d'instructions, nécessaires pour
l'encouragement et la direction du chrétien dans son voyage vers le ciel, qui
élève ses pensées et ses désirs vers cette félicité, et le fortifie contre toutes les