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nom des Gaulois, qui avaient conquis cette contrée et s'y étaient établis vers
280 avant Jésus-Christ. Elle était aussi appelée Gallogrèce, à cause des
colons grecs qui, dans la suite, vinrent se mêler aux Gaulois. Vers 189
avant Jésus-Christ elle tomba sous la puissance romaine, et devint une
province de l'empire en 26 avant Jésus-Christ. Les habitants étaient peu
civilisés, et leur système d'idolâtrie était extrêmement grossier et immoral.
Paul et Silas passèrent par cette contrée vers 51 après Jésus-Christ et y
fondèrent des Eglises que Paul visita de nouveau dans son second voyage,
trois ans plus tard. Cette épître fut probablement écrite peu après sa
première visite (voyez Actes, XVI, 6; XVIII, 23. Gal., I, 6, 8; IV, 13, 19).
Il paraît qu'après avoir reçu l'Evangile avec une grande joie et une grande
promptitude de la bouche des apôtres, un grand nombre de ces convertis,
parmi lesquels on comptait beaucoup de Juifs on de prosélytes, avaient été
égarés par quelques docteurs judaïsants, qui leur enseignaient que
l'observance des obligations cérémonielles de la loi de Moïse était nécessaire
au salut. Ce parti semble, en outre, avoir mis en doute l'autorité de Paul,
insinuant qu'il était inférieur à Pierre et aux autres apôtres de Jérusalem,
dont ils prétendaient tenir leurs vues et leur autorité. C'est pour régler ces
points importants, qui paraissaient aux yeux de l'Apôtre mettre en danger la
véritable essence et l'existence même du christianisme, qu'il écrivit cette
épître; il l'écrivit de sa propre main (VI, 11), contrairement à son habitude
ordinaire de dicter ses lettres. Elle peut se diviser en trois parties.
1.
Après sa salutation habituelle, Paul revendique dès l'abord sa pleine et
indépendante autorité comme apôtre de Christ. Il rappelle l'histoire de sa
conversion et de son entrée dans le ministère, montrant qu'il a reçu la
connaissance de la vérité chrétienne, non par un enseignement humain,
mais par une révélation immédiate; et il ajoute que les autres apôtres ont
reconnu son divin mandat et l'ont traité comme leur égal (chap. I et II).
2.
A l'appui de sa doctrine, que les hommes sont sauvés devant Dieu par la
foi seule et non par les rites et les cérémonies de la loi, il en appelle à
l'expérience des Galates depuis leur conversion au christianisme, et à
l'exemple d'Abraham, qui a été justifié et sauvé par la foi; et il montre que le
but de la loi n'a pas été d'abolir l'alliance divine de la promesse faite
auparavant à Abraham, mais de préparer le chemin et de faire ressortir la
nécessité de l'Evangile (chap. III). Il fait voir le contraste qui existe entre
l'état de minorité et la sujétion du peuple de Dieu sous la loi, et la condition
plus heureuse des chrétiens sous l'Evangile, quand, par la rédemption du
Fils de Dieu, ils ont été mis en possession des privilèges et des bénédictions