Page 728 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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de l'adoption en Jésus-Christ. Et s'adressant à la portion des Galates qui
avaient été païens, il leur rappelle qu'après avoir été délivrés de la plus
dégradante servitude de l'idolâtrie, il était plus particulièrement déplorable
de les voir retomber dans la servitude de la superstition (IV, 1-11). Il leur
parle comme à ses chers enfants spirituels, leur rappelant leur ancienne
affection pour lui. Puis, s'adressant à ceux qui s'appuyaient sur la loi et la
lettre de l'Ancien-Testament, il leur montre par l'histoire des deux fils
d'Abraham, par la bénédiction de l'un et la réjection de l'autre, la position
relative et l'esprit de l'économie juive, qui reposait déjà, dans son principe,
plus sur la liberté et la promesse que sur des prescriptions et des
cérémonies
(IV,
11-31).
3.
Il exhorte les croyants à retenir fermes les priviléges de leur liberté
chrétienne, mais en même temps à ne pas en abuser; il leur montre que la
sainteté du coeur et de la vie est garantie sous l'Evangile par l'autorité de
Christ et par la grâce du Saint-Esprit (chap. V). Il les exhorte ensuite au
support mutuel, à la douceur, à l'amour et à la libéralité; et après avoir de
nouveau condamné la doctrine des faux docteurs, il termine son épître par
une déclaration qui peut être regardée comme le résumé de l'ensemble
(chap. VI).
Cette épître a des rapports, d'un côté avec les épîtres aux Corinthiens, et de
l'autre avec l'épître aux Romains. Comme les premières, elle défend
l'autorité apostolique de Paul et montre qu'il avait été enseigné
immédiatement de Christ. Comme la dernière, elle traite de la justification
par la foi seule, de laquelle les Galates, peu après le départ de Paul, et à sa
grande surprise, avaient été, détournés par les faux docteurs, qui insistaient
sur la soumission à la loi mosaïque comme essentielle au salut, et qui
insinuaient probablement que Paul lui-même avait prêché ailleurs la même
doctrine. Remarquez à la fois la sévérité et la tendresse de ses reproches (III,
1; IV, 19), - la place assignée à la sainteté, non comme le fondement, mais
comme le fruit du salut dont elle est inséparable (V, 6, 22). Remarquez
encore combien peu nous devons faire de cas de l'ardeur &un sentiment
religieux en tant que preuve de la force d'un principe religieux (IV, 15, 20).
Il est intéressant de se rappeler que les gens auxquels l'épître est adressée
étaient Gaulois (en grec Galates) aussi bien de caractère que de nom. Ils
montrent toute la susceptibilité d'impressions et la mobilité que les auteurs,
depuis César jusqu'à Augustin Thierry, ont attribuées à cette race. Ils
avaient reçu l'Apôtre comme un ange, et se seraient arraché les yeux et
donnés eux-mêmes pour lui; puis, peu après, nous les voyons déjà