Page 718 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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Christ, quittant une dépouille terrestre désormais sans valeur, remonta au ciel
(voyez 1 Jean, II, 22; IV, 15, et l'Evangile de Jean).
Plus tard et après la clôture du canon, ces tendances prirent une forme plus
décidée. L'école d'Alexandrie, appliquant les doctrines de Platon à l'Evangile,
émit les idées les plus grossières sur la nature divine, sur Christ et sur
l'homme. Plus tard encore, les docteurs appliquèrent aux enseignements de
l'Ecriture la logique d'Aristote et réclamèrent pour les déductions de ce dernier
(voyez Ire partie, § 129) la même autorité que pour les enseignements exprès de
la Bible. Toutes ces tentatives découlaient du même principe, à savoir que
notre raison est la mesure de la vérité religieuse, et aboutissaient aux mêmes
conséquences, la corruption de la vérité et la division de l'Eglise. Pour nous,
nous apprenons par là qu'il y a sagesse à élever notre foi au niveau de la
révélation de Dieu, et folie à abaisser cette révélation au niveau de notre
intelligence. Le monde, par sa sagesse, ne peut arriver à connaître Dieu.
Une troisième erreur tendait à se développer au milieu de toutes les sectes,
juives ou païennes, formalistes ou philosophiques. Elle revêtit diverses phases,
tout en ne représentant qu'un même principe: un cérémonialisme sans
spiritualité, une connaissance (gnôsis) sans vie pratique, une justification par
la foi sans sainteté. Les apôtres eurent beaucoup à lutter contre cette tendance
relâchée, cette foi sans les oeuvres, qui était particulièrement en faveur de leur
temps parmi les Juifs.
Un grand nombre de gnostiques l'adoptèrent, et dans la personne des
nicolaïtes elle s'attira la sévère condamnation du Seigneur lui-même comme le
rapporte le dernier des apôtres (Apoc., II, 6, 15). C'est en fait à toutes les
époques le principe du relâchement en matière religieuse qui se manifeste le
plus vite, et quelques portions des Epîtres sont spécialement dirigées contre ce
principe. Les sectateurs de Balaam (semblables aux nicolaïtes), mentionnés par
Pierre et Jude, appartenaient à la même classe.
Les noms de ces sectes (sauf la dernière) ne sont pas mentionnés dans
l'Ecriture, mais les principes le sont. Il y a là un double avantage. Nous
apprenons d'abord à ne pas restreindre l'enseignement des hommes inspirés à