Page 697 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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espérances, lui-même avec Dieu.
- Il ne faudrait pas conclure de ce qui
précède que l'on ne puisse trouver dans les écrits de quelques philosophes
anciens, soit classiques, soit orientaux, des rayons de la vérité divine, morale et
spéculative. De tels reflets existent. Platon tenta, de même que le fondateur du
bouddhisme, de transporter la foi de l'homme des innombrables divinités
visibles au Dieu invisible; Socrate discourut éloquemment sur le “bon et le
beau.” Mais d'un autre côté, l'un et l'autre, Platon et Socrate, lorsqu'ils parlent
ouvertement et qu'ils se livrent tout entiers, confessent qu'ils ne sont arrivés
qu'à des conjectures sur la vérité, et qu'on ne pourra savoir si leurs
conclusions sont vraies que lorsqu'il apparaîtra quelque docteur venant de
Dieu . La difficulté réelle dans toutes ces recherches demeurait, nue difficulté
qui entraîna des milliers d'hommes à des résultats que leurs meilleurs
principes condamnaient.
Si l'homme est pécheur, s'il est appelé à la vertu, si Dieu est juste, si une autre
vie est une réalité; par quels moyens l'homme pourra-t-il atteindre à cette
pureté et à cette sainteté qu'il rêve et dont il s'est fait un idéal? En l'absence de
la lumière, ils niaient les vérités qu'ils redoutaient, ou, en dépit de la lumière,
ils faisaient le mal qu'ils aimaient, jusqu'à ce qu'ils eussent fini par recueillir le
fruit de leur conduite, savoir, l'obscurcissement de leur intelligence et le
progrès dans le mal.
.
§ 159. 6° Condition morale de l'homme.
- La condition morale des nations
auxquelles l'Evangile fut apporté, était précisément telle que leur ignorance et
les tendances corrompues dans lesquelles cette ignorance avait pris naissance
peuvent nous le faire présumer.
Paul l'a décrite dans l'épître aux Romains, et Wetstein, Haldane, Tholuck et
d'autres ont montré, par d'anciennes autorités, que le tableau de l'Apôtre n'est
ni trop chargé ni trop sombre.
Tels étaient les ennemis avec lesquels l'Evangile eut à se mesurer; et ces
ennemis il en triompha. L'Evangile répondait aux besoins des esprits et des
coeurs dans des circonstances pareilles de doute et de corruption. Ces besoins,