Page 696 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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davantage leur en faire.” Principe qui ressort aussi bien du caractère moral
attribué aux faux dieux que de l'apathique indifférence dont on faisait le
caractère essentiel de leur dignité.
.
§ 156. 3° L'homme n'a aucun système positif de morale.
- L'influence que
ces vices et ces lacunes devaient exercer sur les systèmes de morale des païens
est évidente. Les rapports de Dieu avec l'homme et les vérités sur lesquels
repose toute moralité n'étaient perçus qu'imparfaitement, et les obligations qui
en découlent étaient encore plus imparfaitement comprises et senties. En
Grèce, la religion était d'abord le culte de la nature extérieure; elle finit par
devenir le culte de l'art. A Rome, c'était le culte de la patrie; ce fut plus tard
l'adoration du pouvoir. Chez les uns et chez les autres, c'était ou la force ou le
goût. Toutes deux appréciaient les vertus sociales politiques, et, dans l'origine,
Rome mit au premier rang des vertus sociales la fidélité domestique; mais ni
chez l'une ni chez l'autre la religion n'avait une tendance morale proprement
dite; il y a plus, chez toutes deux la religion devint le principal instrument et le
plus docile complice de la licence et de tous les vices.
.
§ 157. 4°L'homme n'a aucune certitude relative à la vie future.
- Cette
tendance dissolvante n'était pas neutralisée ou contrebalancée par la croyance
à une immortalité personnelle et consciente. Une résurrection des morts était
universellement rejetée comme ridicule.
L'immortalité de l'âme proprement dite n'était pas admise. Que les â des
hommes pussent survivre dans une sorte d'état demi-conscient, ou même
jouissent pour un certain temps de la société de leurs dieux, quelques-uns
étaient disposés à le croire; mais les preuves étaient si incertaines et les
difficultés si sérieuses, que le plus grand des philosophes païens lui-même,
Socrate, était contraint d'avouer que savoir s'il est meilleur de vivre ou de
mourir était un secret connu des dieux seuls.
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§ 158. 5° L'homme n'est pas capable de concilier ses craintes avec ses