Page 695 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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une loi parfaite, son développement, découlant d'une nature dépravée, la
culpabilité de cette dépravation, même son origine, qui gît non dans le hasard
ou dans les circonstances, ni dans quelque tendance corrompue de la matière
dont l'homme a été formé, bien moins encore dans un acte de la volonté de
Dieu, mais dans une transgression volontaire, tout cela ils l'ignoraient ou
l'avaient oublié. Une loi pour servir de mesure à notre culpabilité, une histoire
pour retracer à nos yeux notre propre ruine et des preuves pour établir que la
nature de l'homme n'est pas meilleure que ses actes, sont donc. de véritables
révélations essentielles tant pour provoquer notre repentance que pour rendre
possible notre restauration. Tous les hommes ont une fois possédé la
connaissance de ces vérités; mais cette connaissance ne peut plus être rétablie
et développée que par la Bible seule.
.
§ 155. 2° L'homme ne comprend pas le caractère de Dieu.
Quant à Dieu lui-
même, les païens n'étaient pas moins ignorants. N'y avait-il qu'un seul Dieu; y
en avait-il plusieurs, ou bien encore, suivant quelques-uns, y en avait-il
plusieurs qui se résumaient en un seul! Dieu était-il toute chose, comme le
disaient les stoïciens, et toute chose était-elle Dieu, la matière elle-même
n'étant que la dernière émanation de la divinité, ou, d'après ridée des
platoniciens, Dieu était-il tout esprit, et tous les esprits étaient-ils Dieu,
émanant de lui et finissant par être absorbés de nouveau en lui? Dieu était-il
un être indifférent aux événements de ce monde, comme le prétendait Epicure?
Toutes ces questions, ils n'avaient pas de quoi les résoudre. Ils voyaient
cependant tous que les objets de l'adoration populaire étaient entachés des
vices de leurs adorateurs, et qu'une indifférence légère, un vertueux mépris ou
une crainte servile étaient à la base des sentiments avec lesquels ils
regardaient leurs dieux. Un Dieu de sainteté, de providence et d'amour,
agissant avec justice, était complètement inconnu des païens, ou, s'il servait
parfois de thème aux discussions, il éveillait plutôt des idées de terreur. “C'est
un principe commun à toutes les philosophies, dit” Cicéron, que la divinité ne
peut éprouver aucune peine de la” part des hommes, et qu'elle ne saurait