Page 679 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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La tradition rapporte que Jean demeura à Jérusalem jusqu'à la mort de Marie,
environ vers l'an 48. Après que Paul eut quitté l'Asie-Mineure, Jean vint y
travailler; il résida principalement à Ephèse, et fonda plusieurs Eglises dans
cette contrée. Peu après, sous la persécution de Domitien (selon d'autres, vers
la fin du règne de Néron), il fut exilé à Patmos, île de la mer Egée, où il reçut les
révélations de l'Apocalypse. A l'avènement de Nerva, il fut mis en liberté, et
retourna à Ephèse, où il continua à travailler le reste de sa vie. Il mourut âgé
de cent ans environ, vers l'an 100.
D'après le témoignage général de l'antiquité, Jean écrivit son évangile à Ephèse,
vers l'an 97, longtemps après la ruine de Jérusalem. C'est ce qui explique
pourquoi il ne fait pas mention des prédictions du Seigneur à l'égard de cet
événement, ni de la dispersion des Juifs, ces prophéties ayant déjà reçu à cette
époque leur accomplissement.
On est d'accord à penser que Jean connaissait les trois autres évangiles
lorsqu'il écrivit le sien: il omet tout ce qui a été suffisamment décrit. Il suppose
que les grands événements de la vie de notre Sauveur et ses principales
instructions sont déjà connues de ses lecteurs. Si parfois il raconte quelque
chose qui a été déjà mentionné par les autres évangélistes, c'est ordinairement
pour le faire servir d'introduction à quelque discours important, ou parce que
cela se lie étroitement avec le but particulier de son évangile.
L'objet principal de ce livre est clairement exposé 1, 1-18; XX, 31. Son dessein
paraît avoir été de donner au monde des notions exactes et justes sur la
nature, l'oeuvre et le caractère du divin Rédempteur. C'est pourquoi Jean
relève et met tout spécialement en relief ces passages de la vie de notre
Sauveur, dans lesquels se déploient avec le plus de clarté son divin pouvoir et
son autorité, et ceux de ses discours dans lesquels il parle avec le plus de
plénitude de sa personne, de l'oeuvre que le Père lui a donnée à faire et de
l'efficacité de sa mort pour l'expiation des péchés du monde. C'est aussi de cet
évangile qu'ont été tirées les preuves les plus nombreuses et les plus
convaincantes de la divinité du Seigneur. Du reste, aucun évangéliste n'a
dessiné les traits plus doux de l'humanité de notre Seigneur avec plus de grâce