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Les faits additionnels, nombreux et importants que Luc raconte, donnent à son
évangile une valeur particulière. Il rapporte avec une remarquable clarté les
conversations de Jésus, ainsi que les incidents qui l'ont mis en relief, les
remarques des personnes qui étaient présentes, et leurs résultats. Quoiqu'il
contienne des détails et des faits qui ne se trouvent pas dans Matthieu, son
évangile n'a cependant pas le caractère d'un document supplémentaire; c'est
évidemment un ouvrage indépendant et original. On peut dire qu'en général les
paraboles et les discours de l'évangile de Luc sont beaucoup plus complets que
ceux de Matthieu.
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§ 141. Evangile selon saint Jean.
- Jean, le frère cadet de Jacques, qui fut
appelé avec lui à l'apostolat, était fils de Zébédée et de Salomé. Son père était
un pécheur originaire de Bethsaïda, en Galilée, sur les bords du lac de
Génézareth. Sa famille paraît avoir été dans une position aisée; au moins nous
voyons que Zébédée employait des ouvriers à gages (Marc, I, 20), et nous
trouvons Salomé parmi les femmes qui contribuaient à assister Jésus de leurs
biens (Cf. Matth., XXVII, 57).
Instruit et élevé dans la connaissance et dans l'amour du vrai Dieu par une
mère pieuse, il parait avoir été d'abord disciple du précurseur, et avoir été
directement présenté par celui-ci à Jésus, qu'il suivit. Il est généralement
considéré comme l'un des deux disciples mentionnés I, 37-41. Il vivait avec
Jacques son frère et avec Pierre, dans l'intimité particulière du Sauveur, qui les
choisit pour être les témoins des événements les plus importants et les plus
solennels de sa vie (Marc, V, 37. Matth., XVIII, 1; XXVI, 37).
Jean apparaît même parmi les apôtres comme ayant été spécialement favorisé
de l'attention et de la confiance du Seigneur, au point qu'il est appelé “le
disciple que Jésus aimait.” Il était profondément attaché à son maître, et
quoiqu' il eût pris la fuite comme les autres apôtres, au moment de
l'arrestation de Jésus, il recouvra bientôt sa fermeté; il assista à la passion et à
la crucifixion du Sauveur, et fut chargé par lui de prendre soin de sa mère
(XIX, 26, 27).