Page 677 - LE MANUEL DE LA BIBLE

Version HTML de base

677
aussi bien que par son nom grec il était «origine grecque. Mais si l'on considère
les mots hébreux dont il se sert dans ses écrits et la connaissance parfaite qu'il
avait de la religion, des cérémonies et des coutumes juives, il est probable
aussi qu'il fut, dans la première partie de sa vie, un prosélyte juif; et qu'ayant
pins tard embrassé l'Evangile, il devint un fidèle et zélé compagnon de Paul
dans la plupart des travaux et des voyages de ce dernier (Actes, XVI, 10; XX, 5,
etc.). Nous voyons, par Actes, XXVIII, 15, et Phil., 24, qu'il était avec l'Apôtre
lors de sa première captivité à Rome; et par 2 Tim., IV, 11, que, durant son
second emprisonnement, Luc était demeuré seul auprès de lui (1).
Luc passe généralement pour avoir reçu une certaine culture. Son style est
plus classique que celui des autres évangélistes. En sa qualité de médecin, il
décrit les maladies et raconte les cures opérées par le Sauveur et ses apôtres,
en termes plus techniques que ne font les autres évangiles.
Quant à la date et au lieu où son évangile fut composé, l'on n'en sait que peu
de chose. Quelques-uns pensent qu'il fut rédigé pendant que Luc était dans la
compagnie de Paul, probablement durant sa captivité à Rome, vers l'an 62 ou
63. D'autres donnent une date plus ancienne et supposent qu'il fut écrit à
Philippe, environ l'an 57 (Voyez 2 Cor., VIII, 18-21). - Quoi qu'il en soit, il est
évident qu'il fut originairement écrit pour des lecteurs d'entre les païens,
comme l'évangile de Matthieu le fut pour des Juifs. On y voit toujours au
premier plan “le salut préparé pour tous les peuples,” - “une lumière pour
éclairer les Gentils (II, 31, 32);” et comme il écrit pour des païens qui s'étaient
entièrement écartés de Dieu, il a soin de rappeler les déclarations concernant
la miséricorde de Dieu envers les plus grands pécheurs s'ils viennent à se
repentir (VII, 36-50; XV; XVIII, 10-14; XIX, 5-10; XXIII, 40-43, etc.).
L'évangile de Luc est généralement regardé comme une biographie plus
régulière ou mieux suivie que les trois autres évangiles. Il paraît avoir conservé
l'ordre chronologique dans ses principaux faits, rattachant aux diverses
périodes de son histoire un certain nombre d'événements et de discours qui
appartiennent à une même époque, sans toutefois s'arrêter d'une manière
minutieuse à noter la suite exacte des détails.