Page 657 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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§ 120. La Cabale.
- La Cabale (ou reçue) était une interprétation mystique de
l'Ecriture, qu'on disait avoir été reçue de Dieu par Adam, Abraham et Moïse, et
transmise par Josué aux soixante-dix anciens et à leurs successeurs, les
docteurs rabbiniques. Le mot est aussi appliqué à tout le système de
philosophie en honneur parmi les rabbins, qui supposaient que chaque lettre
de l'Ecriture renfermait un mystère (voyez des exemples, Ire partie, § 117).
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§ 121. Pharisiens et sadducéens.
- Les pharisiens formaient la secte la plus
nombreuse chez les Juifs (1). Leur nom signifie interprètes ou séparés, et on le
dérive, soit de ce qu'ils expliquaient la loi par la tradition, soit de ce qu'ils
s'estimaient plus saints que les autres et paraissaient ainsi vouloir se séparer
du reste des hommes (2) (Jean, VII, 49). Ils représentaient l'esprit légal du
judaïsme; et comme ils reflétaient plus fidèlement le caractère national, leur
secte était la plus en faveur parmi le peuple. Ils comptèrent parmi les ennemis
les plus acharnés de notre Seigneur.
Tel était leur caractère général: chez quelques-uns cependant la religion était
l'expression d'un zèle honnête et louable, mais mal dirigé (Rom., X, 3).
Les sadducéens tirent leur nom soit de Tzédek, justice, soit de Tsadok, le
pupille d'Antigone Sochaeus, le premier docteur en Mishna et président du
grand sanhédrin (av. J.-C. 250). Ils rejetaient l'autorité de la tradition, et
regardaient avec défiance toutes les révélations postérieures à Moïse. Ils
s'opposaient à tout développement de la vérité divine, même à des doctrines
dont le germe se trouvait déjà dans le Pentateuque; de sorte qu'ils
méconnaissaient souvent en pratique les livres même qu'ils faisaient en
apparence profession de recevoir. Avec ce point de départ, ils niaient la
doctrine de la résurrection et de l'immortalité de l'âme. Leur négation de
l'existence des anges et des esprits ne peut se baser sur aucun principe, si ce
n'est qu'une fois que les hommes ont une tendance sceptique, leur doute les
conduit insensiblement à l'incrédulité. Les préceptes de la loi étaient les seules
parties qu'ils regardassent comme positives; tout le reste leur paraissait