Page 653 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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§ 117. Autres influences d'un caractère religieux. Les sectes.
- La plupart
des rites de la loi tiraient leur importance de leur caractère symbolique.
C'étaient des doctrines en action; et quoique quelques-unes eussent pour but
simplement de maintenir les Juifs isolés, ou tout au moins distincts des
nations voisines, la plupart renfermaient des leçons de moralité et de piété, ou
servaient à fixer l'attention sur la mission et l'oeuvre du Messie.
Vers la fin de cette période cependant, tout ce qu'il y avait de spirituel dans la
loi fut mis de côté; la partie rituelle ou matérielle fut seule considérée. De là
surgirent une multitude de sectes, et la connaissance de leurs dogmes est
nécessaire pour comprendre diverses allusions de notre Seigneur. Cette
connaissance, en outre, est saintement instructive en nous éclairant sur la
disposition de la nature humaine à se laisser séduire, et sur ses tendances
dans notre propre époque. Nous pouvons remarquer en effet en Judée la
direction que l'esprit humain prend partout toutes les fois que la vraie religion
tombe en décadence. Ce fut, en premier lieu, la tendance traditionnelle, sous
l'influence de laquelle des éléments humains étrangers se mêlèrent aux
éléments divins. Des formes qui comprimèrent et détruisirent la substance de
la piété furent substituées à celles qui en découlaient; la loi fut annulée par les
traditions, A la place du fond et de la réalité se placèrent les cérémonies
mortes. Ce fut le pharisaïsme ou le judaïsme légal.
Mais les extrêmes tendent naturellement à maintenir l'équilibre en se faisant
contre-poids l'un à l'autre. On le vit bientôt.
Les additions étrangères introduites par une secte furent désavouées par une
autre; mais avec le rejet de ces additions vint à son tour l'abandon de
beaucoup de choses vraies. De là sortit le sadducéisme ou le judaïsme
rationaliste, aboutissant souvent à l'incrédulité. En date, il était plus ancien
que le pharisaïsme, mais il ne se développa que lorsque l'autre système eut
commencé à prévaloir. Ni l'une ni l'autre de ces erreurs ne pouvait satisfaire
les. besoins d'hommes d'une dévotion plus ardente. Les pharisiens croyaient
trop, les sadducéens pas assez. Les uns et les autres, dans l'opinion d'une
troisième secte, se trompaient sur le sens vrai de l'Ecriture, lequel n'est pas à