Page 583 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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toutes les faveurs du monarque, et fut nommé gouverneur de Babylone et
chef des mages.
Sous les successeurs de Nébucadnetsar, il parait avoir perdu quelque peu
de son crédit et n'avoir plus eu dans l'Etat qu'une position subalterne; mais
une seule nuit, la dernière de Belsatsar, suffit à lui faire regagner tout le
terrain qu'il avait perdu, et il redevint, sous la dynastie perse, ce qu'il avait
été dans les premières années de Nébucadnetsar. Il mourut dans un âge
avancé, ayant prophétisé pendant les soixante-dix ans de la captivité (I, 21);
sa dernière prophétie est même postérieure de deux ans au retour de l'exil,
ayant été prononcée dans la troisième année de Cyrus. Il ne parait pas avoir
accompagné ses compagnons d'exil quand ils retournèrent à Jérusalem.
Quant à la chronologie des principaux événements racontés dans ce livre, le
premier fait qui attira à Daniel la faveur de la cour de Babylone, la
révélation et l'explication du songe de Nébucadnetsar, se passa en 603
avant Christ, dans la seconde année du règne de ce monarque, devenu seul
roi par la mort de son père. Ussérius pense que c'est vingt-trois ans plus
tard (580) qu'il faut placer l'histoire des trois jeunes gens dans la fournaise
(chap. III). Daniel était probablement à cette époque employé ou occupé
dans quelque autre partie de l'empire. Dix ans plus tard (570) eut lieu le
second songe de Nébucadnetsar, et l'on croit que, pendant les sept temps de
sa folie, Daniel gouverna le pays à sa place comme vice-roi. La date des
événements racontés au chapitre V se place vers l'an 538, à la fin du règne
de Belsatsar; Daniel étant alors complètement retiré des affaires (versets 12
et 13). Dans une seule nuit le roi fut tué et la dynastie changée. Les dignités
que Belsatsar conféra à Daniel dans ses dernières heures lui furent
confirmées et conservées par Darius et par Cyrus.
Le livre se divise en deux parties bien distinctes: l'une historique (I à VI),
l'autre prophétique (VII à XII). Les chapitres Il (depuis le verset 4) à VII sont
écrits en Caldéen, le reste en hébreu.
La dernière moitié du livre a évidemment été écrite par Daniel lui-même; et
quoique, dans la première, il soit mentionné à la troisième personne, on est
généralement d'accord à penser qu'il est l'auteur de tout le livre. Ezéchiel,
vers 584, parle de lui, et le cite comme un modèle de droiture et de sagesse,
le plaçant au même rang que Job et Noé (XIV, 14; XVIII, 20; XXVIII, 23).
Notre Seigneur le désigne comme prophète (Matth., XXIV, 15). Saint Paul
fait allusion à lui (Héb., XI, 33, 34), et dans l'Apocalypse, Jean lui emprunte
son langage. - On peut consulter sur l'authenticité de ce livre le traité de