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contraste avec l'ingratitude, l'injustice et les superstitions du peuple, cause
de sa ruine. Après avoir annoncé la catastrophe, le prophète exhorte le
peuple à ne pas se décourager; il lui montre la fidélité et la miséricorde de
l'Eternel comme le mobile le plus puissant qui doive les porter à une
repentance sincère et profonde (VI et VII).
Son style est vif, animé, chaleureux; il a la poésie de celui d'Esaïe et la
vigueur de celui d'Osée; parfois cependant il devient obscur à force de
concision
et
par
la
brusque
rapidité
des
transitions.
Michée prédit clairement les invasions de Salmanéser, I, 6-8 (2 Rois, XVII, 4,
6), et de Sanchérib, I, 9-16 (2 Rois, XVIII, 13); la dispersion d'Israël, V, 7, 8;
la cessation de la prophétie, III, 6, 7; la totale destruction de Jérusalem, III,
12; la délivrance d'Israël, II, 12; IV, 10; V, 8; la ruine de l'Assyrie et des
ennemis qu'elle représente, V, 5, 6; VII, 8, 10; l'endroit de la naissance du
Sauveur, sa nature divine, “car ses issues sont d'ancienneté dès les jours
éternels,” V, 2 (Matth., II, 6); la promulgation de son Evangile sur la
montagne de Sion, ses résultats, IV, 1-8 (Esaïe, II, 2-4); enfin, l'exaltation de
ce royaume spirituel par-dessus toutes les nations, IV, 1-7 (Luc, I, 33); V, 5
(Ephés., II, 14); VII, 17, 18 (Luc, I, 72, 73).
.
§ 87. Nahum (720-698).
- Le nom du prophète signifie consolation, et son
livre est bien de nature à fortifier la foi du fidèle, à le consoler dans
l'épreuve, à l'encourager lorsque tout semble l'abandonner.
Nahum était d'Elkos; c'est tout ce qu'on sait de sa personne; et encore Elkos
est-il complètement inconnu, bien que Jérôme, qui vivait mille ans plus
tard, le place en Galilée.
On suppose qu'il prophétisa en Juda, après que les dix tribus eurent été
emmenées captives, et entre les deux invasions de Sanchérib. Dans ces
temps d'angoisse et de perplexité, lorsque la ruine de Samarie devait
inspirer à Juda tant de craintes sur sa propre existence, lorsque Jérusalem
avait été dépouillée de ses trésors par Ezéchias, qui espérait ainsi détourner
la fureur de Sanchérib, quand les rumeurs lointaines d'une conquête
partielle de l'Egypte ajoutaient aux inquiétudes et à la démoralisation
générales, le prophète se lève pour annoncer le pouvoir et les miséricordes
de l'Eternel (I, 1-8); il prédit la ruine de l'empire d'Assyrie (I, 9-12), la mort
de Sanchérib et la délivrance d'Ezéchias (I, 13-15). Il raconte par avance la
ruine de Ninive, et il la décrit avec de si vives couleurs et avec tant
«exactitude dans les détails, qu'on dirait qu'il en a sous les yeux le