571
SECTION III. - Les livres de Jonas, Joël, Amos, Osée,
Esaïe, Michée, Nahum. (Suite 2)
§ 86. Michée (758-699).
- Le prophète Michée s'appelle lui-même
Morastite, du nom de son lieu d'origine Marésa, ou plutôt Moréseth, près de
Gath, village de peu d'importance, situé au sud de Juda (I, 1, 15). Il paraît
avoir commencé son ministère peu de temps après qu'Osée, Amos et Esaïe
eurent commencé le leur; les sujets qu'il traite sont les mêmes; ses conseils,
ses avertissements, ses exhortations à Israël et à Juda sont les mêmes.
Quelques écrivains grecs, entre autres Epiphane, disent qu'il fut mis à mort
sous Joram, fils d'Achab; mais ils le confondent avec le fils de Jimla, qui
vivait deux siècles auparavant (1 Rois, XXII, 8-28). Notre prophète parait au
contraire s'être endormi en paix aux jours d'Ezéchias (Jér., XXVI, 18, 19).
Son nom et l'amertume de ses prophéties contribuèrent, cent ans plus tard,
à sauver les jours de Jérémie, que les principaux de Jérusalem voulaient
faire périr, parce qu'il avait annoncé la ruine de la ville sainte et la
destruction du temple (Jér., XXVI, 18. Cf. Michée, III, 12). Michée rédigea
lui-même ses prophéties (III, 1, 8). Il est désigné comme prophète par
Jérémie, et dans le Nouveau-Testament (Matth., II, 5. Jean, VII 42). Il est
cité Soph., III, 19. Ezéch., XXII, 27. Esaïe, II, 2-4 XLI, 15, et par notre
Seigneur (Matth., X, 35, 36).
Son livre peut se diviser en trois parties:
a.
Il décrit la ruine prochaine des deux royaumes. Le jugement de Dieu
commencera par Samarie, mais il s'étendra bientôt jusqu'aux portes de
Jérusalem, et le prophète jette un regard douloureux sur les différentes
villes et villages qui entourent le lieu de sa naissance et qui lui sont plus
particulièrement chers (chap. I). Il s'adresse ensuite aux princes, aux
grands, aux prophètes et au peuple, et leur reproche leurs péchés avec des
menaces qui laissent toujours entrevoir des promesses de miséricorde (II et
III).
b.
Il dévoile dans l'avenir des jours meilleurs; il montre l'Eglise, heureuse,
bénie et glorieuse sous le sceptre et le gouvernement du Messie. Cette
prophétie messianique est digne des derniers chapitres d'Esaïe par la
magnificence et la clarté des images; puis, revenant en quelque sorte en
arrière, le prophète termine en annonçant la délivrance prochaine des Juifs
et la destruction de la puissance assyrienne (IV et V).
c.
Retour à la première partie. Le prophète fait ressortir combien sont
raisonnables, pures et justes les exigences de Dieu, et il les met en