Page 561 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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cherchaient un secours ou un point d'appui, tantôt en Assyrie, tantôt en
Egypte (2 Rois, XV, 19; XVII, 4); la nation toute entière s'appuyait sur le
bras de la chair (V, 13; VII, 8-12; VIII, 9, 10; X, 13, etc.); Ephraïm ne le
cédait en rien à Canaan pour la mondanité et le péché, la tromperie et
l'extorsion (XII, 7, 8); une sécurité fatale aveuglait tous les esprits (V, 4; XII,
9), et le danger n'excitait plus qu'une dévotion passagère, une repentance
momentanée (VI, 4; VII, 16). Le grand mal, principe de tous les autres, c'est
que Dieu et sa Parole étaient oubliés (IV, 1-6; VIII, 12). Voilà ce que le
prophète déplore et condamne avec le plus d'énergie. Il compare cet oubli de
Dieu, cette idolâtrie à un adultère, à la violation la plus grossière des
engagements les plus solennels, et il déclare que, comme le peuple a cessé
d'aimer Dieu, Dieu lui-même est dégagé de toutes ses obligations comme
protecteur du peuple, et qu'il ne lui reste qu'à venger l'alliance violée. Ces
oracles menaçants trouvèrent leur premier accomplissement dans
l'assassinat de quatre rois les uns après les autres, et dans le désordre
général du pays.
Ces appels continuèrent de retentir en Israël pendant soixante ans et
toujours sans succès; et, sous ce rapport, Osée nous montre un bien rare
exemple de courageuse fidélité dans les circonstances les plus
décourageantes.
Le prophète parlant à la première personne (III, 1, 2, 3), il n'y a aucun doute
que ces prophéties n'aient été recueillies par Osée lui-même. Plusieurs de
ces oracles ont été accomplis à la lettre, et le livre est cité par Matthieu, par
Paul et par notre Seigneur (Matth., II, 15. Rom., IX, 25, 26. 1 Cor., XV, 35.
Matth., IX, 12, 13; XII, 7).
Si l'on pense à la longue carrière prophétique d'Osée, on peut s'étonner que
ses écrits soient si peu nombreux; mais il est plus que probable, pour lui
comme pour d'autres prophètes, que son livre est bien loin de contenir tous
les oracles, tous les discours qu'il a prononcés. Le Saint-Esprit a veillé à la
conservation de ceux-là seulement qui pouvaient avoir une utilité
permanente et durable pour les Juifs et pour le monde.
Le langage d'Osée renferme de nombreuses difficultés. Son style est lyrique,
obscur, concis, plein de métaphores et d'images qui souvent se confondent
l'une avec l'autre; ses phrases sont courtes et saccadées; les transitions
d'une idée ou d'une figure à l'autre sont fréquentes et inattendues.
L'occasion de chaque oracle n'est jamais indiquée par l'auteur et ne ressort
que rarement du contexte. Quelques fragments sont plus particulièrement
pathétiques, animés et sublimes.