Page 560 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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successivement s'abattre sur les Israélites, tous plus rigoureux les uns que
les autres. Il leur déclare (VIII, 9-11) que leur ruine est prochaine et sans
remède. Mais au-delà de cet avenir si douloureux, le prophète entrevoit un
avenir meilleur et comme un monde nouveau; il console les fidèles et leur
donne l'assurance que Dieu ne détruira point à toujours la maison d'Israël;
après l'avoir éprouver et purifiée en la dispersant au milieu des nations, il
lui rendra une gloire plus grande que sa première gloire dans le royaume du
Messie (IX, 11-15). Les peuples païens eux-mêmes auront leur part de
bénédictions dans ce royaume nouveau (Actes, XV, 16, 17).
La sévère franchise du prophète lui avait attiré la haine du clergé
contemporain, comme on l'a vu: la tradition ajoute qu'il est mort victime de
leurs cruels traitements.
.
§ 81. Osée (800-725).
- Tout ce que l'on sait de la personne du prophète
Osée, c'est qu'il était fils d'un certain Bééri, qui est, du reste, complètement
inconnu. On ignore même s'il appartenait au royaume de Juda ou à celui
des dix tribus; mais cette dernière opinion, qui est le plus généralement
reçue (Haevernick), est aussi la plus probable, et semble confirmée par
quelques allusions contenues dans le livre. Le temps auquel il vécut est
indiqué au premier verset qui sert de titre à tout le recueil. Il a prophétisé
sous le règne des six ou sept derniers rois, d'Israël, depuis Jéroboam II
jusqu'à Hosée, pendant une période d'au moins soixante années. Il était
contemporain d'Esaïe, et commença peut-être son ministère quelque temps
avant lui (Esaïe, I, 1. Osée, I, 1).
Ses prophéties s'adressent presque exclusivement aux dix tribus; ce n'est
qu'en passant qu'il parle de Juda, et quant aux nations étrangères, il n'a
pas un mot pour elles. Il s'adresse aux dix tribus, tantôt sous le nom
d'Israël, tantôt sous celui de Samarie, leur capitale depuis les jours d'Homri,
tantôt sous celui d'Ephraïm, la plus considérable de leurs tribus et celle à
laquelle avait appartenu Jéroboam leur premier roi. L'idolâtrie, qui, sous les
auspices de ce monarque, s'était introduite à Dan et à Béthel, régnait
presque sans partage, depuis cent cinquante ans, et avait développé dans
toutes les classes les germes de tous les vices. Les courts et derniers
moments de prospérité extérieure que donna au pays le règne vigoureux de
Jéroboam fuirent bientôt suivis d'une anarchie et d'une décadence générale.
Les rois et les princes n'étaient plus que des assassins et des débauchés
(VII, 3-7); les prêtres idolâtres avaient semé leurs têtes impures et leurs
oracles de mensonge par tout le pays (IV, 12-14; X; XII; XIII, 2); les partis