Page 555 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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SECTION III. - Les livres de Jonas, Joël, Amos, Osée,
Esaïe, Michée, Nahum.
§ 77. Jonas.
- Jonas succéda à Elisée, dont il était peut-être le disciple,
comme messager de Dieu auprès des dix tribus, et parut de cent vingt à
cent quatre-vingts ans environ après la mort de Salomon. Il vécut, selon
quelques-uns, pendant le règne de Joachaz, alors qu'Hazael s'occupait de
réaliser les prédictions d'Elisée qui le concernaient (2 Rois, VIII, 12; X, 32). Il
annonça l'agrandissement (le territoire et la courte prospérité d'Israël sous
Jéroboam Il, sous le règne duquel il aurait vécu, suivant d'autres auteurs,
pendant quelques années (2 Rois, XIV, 25). Il était natif de Gath-Hépher,
dans la tribu de Zabulon, en Galilée, et il est une preuve de plus de l'erreur,
probablement volontaire, que faisaient les pharisiens, en affirmant qu'aucun
prophète n'était venu de Galilée (Jean, VII, 52). On est d'accord à
reconnaître qu'il est un des plus anciens prophètes dont nous possédions
les écrits.
Le livre de Jonas, à l'exception du chapitre Il, est un simple récit. Il raconte
que Jonas, ayant été envoyé en mission à Ninive, qui était alors la principale
ville du monde païen, aussi renommée pour sa magnificence que pour ses
vices, essaya de s'enfuir à Tarsis; mais un orage étant survenu, il fut jeté à
la mer et englouti par un immense poisson, dans le corps duquel il passa
trois jours et trois nuits; il éleva son âme à Dieu par une fervente prière, et
fut enfin délivré (chap. I et II). Dieu lui renouvela l'ordre de se rendre à
Ninive, et cette fois Jonas obéit; il annonce à la ville coupable sa prochaine
destruction. Les Ninivites croient à sa parole; ils jeûnent, ils prient, ils se
repentent, et Dieu leur fait grâce pour un temps (chap. III). Jonas, craignant
de passer pour un faux prophète, si la ville est épargnée, s'irrite de la
patience de Dieu et souhaite ardemment de mourir. Il quitte la ville
désespéré; un kikajon lui sert d'abri contre les ardeurs du soleil et calme un
peu sa surexcitation; mais bientôt l'arbuste meurt, et par la douleur que lui
cause cette perte, Jonas est amené à comprendre combien plus grande et
plus douloureuse eût été celle de Ninive et de tous ses habitants (chap. IV).
Ce livre est un récit complètement historique. Cela ressort, non-seulement
de la simplicité du langage, mais encore de la manière dont l'existence et le
ministère de Jonas, ainsi que les détails de son histoire, sont cités par notre
Seigneur; Jésus reconnaît explicitement son caractère prophétique, comme
il le fait pour ceux d'Elie, d'Esaïe, de Daniel; il parle comme d'un miracle
réel des trois jours passés dans le ventre du poisson; il rattache à ce fait un