Page 542 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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En se méfiant de la puissance de Dieu et en méprisant sa loi, car ce fut là le
grand crime d'Israël et la vraie cause de son idolâtrie, les rois et le peuple
travaillèrent de concert à amener la ruine du royaume. Pékach rechercha
l'alliance de Retsin, roi de Syrie contre Achaz de Juda. Pékach fut d'abord
victorieux, et Achaz, imitant le péché de son voisin, appela à son secours
Tiglath-Piléser, fils de Pul, roi d'Assyrie. Il vint, il châtia les Israélites; il
emmena en Médie les deux tribus et demie situées au-delà du Jourdain, et
rendit le reste tributaire. Ce fut le commencement de la captivité (738 av. C.);
l'avertissement était sérieux; il aurait pu être salutaire. Dix ans plus tard, So,
roi d'Egypte, alarmé des progrès de la puissance assyrienne, excita Ezéchias et
Osée à refuser le tribut que leurs prédécesseurs s'étaient engagés à payer.
Cette rébellion amena sur le pays Salmanéser, fils de Tiglath-Piléser, avec une
grande armée; Samarie tomba, Osée fut emmené à Ninive, et son royaume fut
annexé à la couronne d'Assyrie.
Le pays conquis et en partie dépeuplé, fut bientôt repeuplé par des colons
venus des rives du Tigre et de l'Euphrate. Ils s'unirent par des mariages avec
les Israélites demeurés en arrière, et finirent par prendre le nom de
Samaritains. Ils adorèrent d'abord le “dieu du pays,” et “adorèrent les idoles;,
mais Josias ayant détruit les autels à Béthel, et porté sa réformation jusqu'en
Zabulon, ils professèrent une foi qui se rapprochait assez, sous plusieurs
rapports, de celle des Juifs, mais avec des observances moins strictes et plus
relâchées.
On ignore complètement ce que les dix tribus sont devenues. En plusieurs
contrées de l'Asie, et même de l'Amérique, on a cru découvrir des usages, des
rites, des traits qui paraissent, quoique altérés, rappeler leur souvenir.
Plusieurs de leurs descendants paraissent être, à diverses époques, retournés
dans leur pays. Cyrus avait adressé son décret à tout le peuple de l'Eternel
(Esdras, I, 1-3), et quelques-unes des cérémonies de la dédicace du second
temple semblent impliquer ridée de la présence de quelques représentants de
toutes les tribus; d'un autre côté, bien longtemps avant les jours de notre