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maximes, ne pourrait manquer d'être aimé et respecté. Les sages qui sont
venus plus tard n'ont guère pu faire autre chose que délayer ou commenter les
préceptes de la sagesse de Salomon.
Quoique la plupart des directions de conduite contenues dans les Proverbes
semblent fondées sur des considérations de simple prudence humaine, les
motifs strictement religieux sont toujours supposés quand ils ne sont pas
expressément indiqués. Le sage nous dit en effet que “le commencement de la
sagesse, c'est la crainte de l'Eternel (I, 7; IX, 10).” Sa morale repose sur la
religion. Le vice est condamné, la vertu est recommandée par les raisons les
plus relevées, les motifs les plus saints, tels que l'autorité de Dieu (XVI, 6), sa
parfaite connaissance du coeur de l'homme (V, 21; XV, 11), la perspective des
récompenses réservées aux justes et des peines aux méchants (XIX, 29; XXIII,
17-19). La sagesse pratique, provenant du caractère religieux et reposant sur
lui, tel est donc le but particulier de cette portion du saint volume. Qu'on en
pèse les leçons, qu'on juge les hommes et les choses à sa lumière, et l'on sera
sûr de ne pas s'égarer.
Le livre des Proverbes peut se diviser en cinq parties.
I.
Discours sur la valeur et l'importance de la vraie sagesse (chap. I à IX).
II.
Proverbes proprement dits (X à XXII, 16).
Ill.
Exhortations à l'étude de la sagesse comme dans la première partie
mentionnées ci-dessus (XXII, 17 à XXIV).
IV.
Proverbes recueillis par les gens d'Ezéchias, c'est-à-dire par ceux qui furent
choisis pour réformer le culte public au sein de l'Eglise juive (XXV à XXIX).
V.
Conseils adressés par Agur à ses disciples Ithiel et Ucal, et leçons données
au roi Lemuel par sa mère (XXX et XXXI). Ces différents personnages sont
inconnus (voyez du reste les dictionnaires). Les proverbes du chapitre XXX sont
énigmatiques et difficiles à comprendre; le chapitre XXXI donne le modèle de la
femme par excellence, à cette époque et dans cette contrée.
La description de la sagesse, telle qu'elle est tracée I, 20-23, et dans les
chapitres VIII et IX, s'applique d'une manière spéciale à la sagesse de Dieu qui
s'est révélée et incarnée dans son Fils; elle s'applique au Fils lui-même, la