Page 510 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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Parole éternelle (cf. Jean, I, 1; XIV, 10 avec Prov., VIII). Il semble que l'idée de
l'immortalité se fasse jour en plusieurs passages, tels que IV, 18; XII, 28; XIV,
32; XV, 24. La nature et les conséquences du péché sont impliquées dans les
termes mêmes qui caractérisent la sainteté (I, 20 et suiv.; cf. aussi I, 24; XVI, 5;
XXI, 4; XXIV, 9. Enfin la doctrine de la grâce souveraine de Dieu se trouve
indiquée I, 23; la sagesse est un don de Dieu.
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§ 61. Règles d'application.
- On peut poser pour l'exposition et l'application
des maximes contenues dans les Proverbes, deux règles principales qu'on a eu
raison d'appeler deux règles d'or.
La première c'est que, dans la pratique, les vérités générales exprimées par
Salomon peuvent, comme toutes les autres règles, souffrir des exceptions de
détail; elles ne sont ni universelles, ni illimitées; par exemple, Prov., X, 27. “La
crainte de l'Eternel accroît le nombre des jours, mais les ans des méchants
seront retranchés.” Il y a bien là une réalité; mais les exceptions abondent,
elles commencent avec le monde, avec Abel et Caïn. Saül et Jonathan, l'ami de
David et l'apostat, périssent dans la même bataille; le blé est retranché avec
l'ivraie, mais pour une meilleure fin. Il est peu probable en général que les
hommes soient disposés à nous faire du mal et à nous persécuter si nous
sommes les imitateurs de celui qui est bon (1 Pierre, III, 13), et cependant
l'Ecriture suppose et annonce maintes fois des persécutions à cause de la
justice et de l'Evangile. En fait, Dieu veut nous enseigner deux vérités, il veut
nous faire une double leçon, il veut nous apprendre, - que certainement il
punira, - et qu'il punira ensuite, plus tard, après. Quand il abrège les jours du
méchant, il nous enseigne la première de ces vérités; quand il les laisse se
prolonger, il nous rappelle la seconde. Il y a la règle et l'exception. - De même
encore, Prov., XVI, 7, “quand l'Eternel prend plaisir aux voies d'un homme, il
apaise envers lui ses ennemis mêmes.” Ce fut vrai d'Abraham, ce fut vrai
encore des Israélites sous Salomon et sous Josaphat; ce ne fut pas vrai, dans le
même sens, ni de David, ni de Paul.