Page 507 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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23. Matth., IX, 15; XXII, 2; XXV, 1-11. Jean, III, 29. 2 Cor., XI, 2. Ephés., V,
23-27. Apoc.,XIX, 7-9; XXI, 2-9; XXII, 17).
Les premiers commentateurs ont commis dans l'interprétation du Cantique, il
faut le reconnaître, de nombreuses et grossières erreurs. Les uns, par un
spiritualisme trop exagéré, par un excès d'imagination, ont voulu expliquer
jusqu'aux détails les plus étrangers à l'idée générale du poème; ils sont tombés
dans des puérilités. D'autres, au contraire, peu au fait de tout ce qu'il y a de
riche et de luxuriant dans la poésie orientale, ont été choqués par certains
passages qui leur ont paru trop peu voilés; cette doctrine serait, du reste, plus
applicable à nos traductions qu'au texte original, et ils ont fait contre le livre
même du Cantique des objections qu'ils auraient pu élever avec plus de force
contre d'autres ouvrages anciens, tels qu'Hésiode et Homère, et même contre
quelques de nos écrivains les plus purs et les plus estimés. Si l'on se rappelle
que l'image du Cantique est une de celles qui reviennent le plus souvent dans
l'Ecriture, que dans les poèmes orientaux cette image est encore souvent
employée pour exprimer des sentiments religieux (voyez Lowth, Clarke,
Rosenmuller, Kitto, etc.), que beaucoup d'expressions que nos versions
rapportent à la personne devraient se rapporter au costume, au vêtement (V,
10, 14; VII, 2), que chaque âge et chaque pays a ses notions. particulières sur
la délicatesse du langage, le plus délicat dans ce sens n'étant pas toujours le
plus vertueux, qu'il s'agit dans tout le Cantique d'une affection légitime, que
Sulamith représente moins une personne qu'une réunion de personnes, et que
l'allégorie doit être considérée dans son idée générale et non dans ses détails, si
l'on se rappelle toutes ces observations, on comprendra que ce sublime poème
est bien l'une des allégories les plus frappantes de l'union de Christ avec les
croyants de tous les temps.
Bien compris, le Cantique peut être un puissant moyen de sanctification. Nous
ne craignons pas d'avouer, du reste, qu'il est facile de le mal comprendre, et les
Hébreux avaient l'habitude de n'en permettre la lecture à leurs enfants que
lorsque leur jugement était suffisamment formé.