Page 491 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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regardera certainement comme un modèle d'autorité royale et de soumission
spirituelle.
Salomon continua la politique de son père, et en recueillit les mêmes
bénédictions. Sa domination s'étendait depuis la Méditerranée jusqu'à
l'Euphrate, depuis la mer Rouge et les déserts de l'Arabie jusqu'aux frontières
les plus septentrionales du Liban (1 Rois, IV, 21). Les états tributaires qui
formaient la plus grande partie de son royaume vivaient tranquilles et soumis;
et comme ils continuaient d'être régis par leurs propres rois, Salomon pouvait
S'appeler le roi des rois. Les Cananéens qui restaient encore en Palestine
étaient devenus, soit des sujets paisibles, soit d'utiles serviteurs. Les trésors de
Salomon étaient immenses, se composant en majeure partie des dépouilles
conquises par son père sur les nations vaincues, et mises à part, les unes pour
pourvoir aux frais de la construction d'un temple solennel à l'Eternel, les
autres pour affermir la majesté royale et rehausser l'éclat du trône. La sagesse
de Salomon était plus célèbre encore et plus incontestée que ses trésors. Ce
n'est pas l'Ecriture seulement, c'est encore toute la littérature orientale qui lui
rend hommage. Trois mille proverbes, dont quelques-uns nous ont été
conservés, témoignent de ses vertus et de sa sagacité. Mille et cinq cantiques,
dont le Cantique des cantiques et le psaume CXXVII seuls nous restent, le
placent au premier rang des prophètes hébreux; ses ouvrages sur l'histoire
naturelle enfin, qui tous ont péri, après avoir été longtemps admirés, prouvent
qu'il n'était pas moins savant que poète et philosophe.
Mais trop d'éclat le perdit; il fut trahi par sa propre grandeur. Ses trésors, ses
femmes, ses chariots, tout était contraire à l'esprit et aux préceptes de la loi
(Deut., XVII, 16, 17). Ses exactions lui aliénèrent le coeur de son peuple, et,
par-dessus tout, ses femmes le séduisirent et le firent égarer; il bâtit des
temples à Kémos, ou Péhor, l'obscène idole de Moab; à Moloc, le dieu des
Hammonites; et à Hastaroth, la déesse des Sidoniens. Ses dernières années,
par conséquent, furent troublées par des “adversaires” de divers genres.
Jéroboam conspira contre lui; de même Hadad, en Edom; Damas se déclara
indépendante sous la direction de Rézon; et Abija fut chargé d'annoncer à