Page 486 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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à De Wette prouver un auteur des derniers temps, et Haevernick établit entre le
style des Rois et celui de Jérémie de nombreuses et remarquables affinités. A la
simple lecture on reconnaît aisément d'une part des documents divers,
contemporains des événements; de l'autre un rédacteur unique. La vivacité de
la narration trahit un témoin oculaire. On renvoie fréquemment à des
documents officiels, tels que les chroniques des rois de Juda et d'Israël, titre
qui ne peut se rapporter qu'aux annales nationales (Ester, II, 23; VI, 1). Enfin
l'égalité du style, la similitude d'expressions, là même où les mots n'ont aucune
importance, démontre la révision du tout par une seule et même main.
Les deux livres contiennent des prophéties et d'autres preuves intérieures de
leur inspiration; l'un et Vautre sont cités comme authentiques et canoniques
par notre Seigneur et ses apôtres (Luc, IV, 25, 27. Jacq., V, 17).
Les dates différentes des Rois et des Chroniques expliquent les différences du
style. Dans les Chroniques on trouve en abondance des formes araméennes (2
Chron., X, 18), des termes et des expressions postérieures, des noms plus
récents (1 Chron., XIV, 2; XIX, 12; XXI, 2. 2 Chron., XVI, 4) et des mots
synonymes employés pour d'autres qui pourraient donner lieu à des
malentendus (1 Chron., XIX, 4. 2 Chron., XXII, 12).
La différence dans l'ordre des événements s'explique par le fait que ni l'un ni
Vautre des écrivains ne prétend vouloir suivre la succession régulière et l'ordre
des temps (voyez plus loin les tableaux.)
1 Chron., XIV et 2 Chron., I, 14-17; IX, 25, ne sont évidemment pas à leur
place). On explique de même des additions, des omissions, des abréviations,
par le but particulier des auteurs.
On trouve encore d'autres différences d'où semblent résulter d'apparentes
contradictions, mais elles ne portent guère que sur des noms propres ou sur
des chiffres. Il est bien reconnu que le texte de Samuel, des Rois et des
Chroniques nous est parvenu dans un plus mauvais état de conservation que
celui d'aucun des autres écrits de l'Ancien-Testament, et l'on ne saurait
attribuer à l'auteur ce qui n'est en réalité que le fait des copistes (cf. 2 Chron.,
VIII, 18 et 1 Rois, IX, 28. - 1 Chron., XI, 11 et 2 Sam., XXIII, 8; - XXI, 5 et 2