Page 478 - LE MANUEL DE LA BIBLE

Version HTML de base

478
Cananéens se relevaient; ils se comptèrent, et furent bientôt assez forts pour
tenir tête à la race élue, d'autant plus que celle-ci, corrompue par la débauche,
la mollesse et l'idolâtrie, avait perdu l'énergie et la foi de ses pères. C'est ainsi
que le péché se multiplie dans le monde; c'est ainsi que dans cette
circonstance, comme toujours, le péché porta avec lui son châtiment. Les
pécheurs trouvent la mort dans leurs voies, et Dieu, en les punissant,
manifeste sa justice et sa fidélité (Juges, Il, 14-18). La leçon morale de toute
cette histoire se trouve dans la dernière moitié du second chapitre.
On aurait tort cependant de croire que cette période tout entière ne fut qu'une
suite non interrompue d'idolâtries. Quelques-uns de ces désordres n'affectaient
souvent qu'une partie du pays, taudis que le reste était dans un meilleur état
moral et spirituel. Les péchés qui furent châtiés de Dieu et les délivrances qui
furent accordées à la repentance sont rapportés tout au long, tandis que
parfois un seul verset suffit à mentionner une longue période pendant laquelle
les juges gouvernèrent un peuple fidèle et soumis aux commandements de
Dieu. Parmi ceux qui, sans aucun doute en assez grand nombre, résistèrent à
la contagion générale saint Paul rappelle quelques illustres exemples d'une
courageuse fidélité (Héb., XI, 32).
.
§ 42. Le livre de Ruth.
- On peut considérer ce livre comme un épisode de
celui des Juges et comme une introduction à ceux qui vont suivre. Il contient
des détails sur la famille d'Elimélec, et nous montre comment Ruth la Moabite,
devenue Israélite par la foi, épousa Booz, et fut ainsi l'une des ancêtres de
David, et, par conséquent, de Christ. L'auteur est incertain; on pense
généralement que ce fut Samuel; il y a du moins, dans l'original (I, 17; IV, 6)
des tournures de phrases qui ne se trouvent nulle part ailleurs, si ce n'est dans
Samuel et dans les Rois. Le livre de Ruth donne à David une généalogie qui ne
devait pas être flatteuse pour un si puissant monarque; c'est une preuve de
plus de la sincérité du récit. Cette notice généalogique est reproduite Matth., I,
5. Luc, III, 32.